Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie est repartie de Cotonou dans la soirée du samedi 16 décembre dernier après un séjour de quatre jours. Avant de s’envoler, elle a, aux côtés du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, fait le point de son séjour et promis d’accompagner le programme d’action du gouvernement « Bénin révélé ».
Plusieurs activités et rencontres étaient au menu du séjour à Cotonou de la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, du 13 au 16 décembre dernier. A l’occasion d’une conférence de presse animée, peu avant son départ de Cotonou dans la nuit du samedi 16 décembre, la patronne de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) est revenue sur les grandes actions accomplies au cours de cette visite.
Avant elle, Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération s’est exprimé au nom du gouvernement béninois sur son séjour. « C’est une visite qui nous enrichit mutuellement. Cela a été un moment d’échanges pour notre pays à la fois sur le plan politique, humain et des activités opérationnelles que nous pouvions conduire ensemble. La visite a commencé par un entretien au plus haut niveau. Nous allons ouvrir des avenues nouvelles. Nous avons signé l’accord cadre du « Libres ensemble ». C’est une fierté pour nous d’être le pays phare qui portera ce rêve et cette ambition… Le gouvernement prend cet accord au sérieux et le poussera loin », a résumé le ministre des Affaires étrangères, soulignant que les deux parties ont eu « des échanges féconds ».
Ces trois jours ont permis de faire le point de l’état de la coopération entre l’Oif et le Bénin, soutient, pour sa part, Michaëlle Jean. Elle apprécie particulièrement le « plan fort et audacieux du Bénin révélé » qui se révèle à lui-même et au monde. « C’est cet audace que nous souhaitons accompagner », apprécie-t-elle. Ce séjour lui a aussi permis, selon ses déclarations, de voir les forces et faiblesses de la coopération, comment certains programmes avancent, et comment porter plus loin ces incubateurs de jeunes et de femmes dans des filières d’avenir, génératrices d’emplois et de possibilités. L’état du numérique, les projets et ambitions et par-dessus tout la volonté du Bénin de porter une instance francophone des ministres en charge de l’Economie numérique constituent autant de facteurs d’avancement que Michaëlle Jean ne s’est pas empêchée de relever. « Je suis ravie que le Bénin réponde à l’idée de porter ce réseau », déclare-t-elle.
S’agissant de sa prise de parole devant le Parlement, cela aura permis « de dire combien le Bénin est précurseur sur des questions de gouvernance et de démocratie ». « Je suis ravie, poursuit-elle, de voir que tout ce que nous avons engagé avec le Parlement sur le numérique s’est réalisé en un temps record. » L’Oif, selon sa secrétaire générale, voudrait s’ajouter « fortement à cette prospection de développement économique au Bénin parce que le plan est clair » et les ambitions très grandes, souligne-t-elle.
En somme, un séjour bien accompli qui ouvre entre l’Oif et le Bénin, l’avenue d’une coopération plus forte et plus agissante qui inclut les jeunes et les femmes porteurs de projets d’avenir, avec une large ouverture sur le numérique, point d’encrage de ce partenariat bilatéral?
Quid du départ du Togolais Kako Nubukpo ?
La nouvelle de l’éjection de l’ancien ministre togolais de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques, Kako Nubukpo, de la Francophonie a fait la Une de l’actualité ces derniers jours. Sur cette préoccupation, Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie, en fin de séjour à Cotonou, s’est aussi prononcée, à l’interpellation des journalistes. Elle répond : « Les organisations internationales ont une règle. Les hauts fonctionnaires sont tenus à un devoir de réserve. Dans une organisation internationale, on ne peut pas avoir un fonctionnaire électron libre qui finalement se croit autorisé même s’il est militant sur une vraie question. Les questions économiques et monétaires sont de vraies questions ». Elle poursuit : « On ne peut pas être à la fois directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’Oif et en même temps se faire militant avec une façon de soulever le problème qui n’est pas dans nos façons de faire à nous. Je ne suis pas là pour invectiver. Kako Nubukpo est quelqu’un de très compétent et nous l’avons recruté à raison. Nous trouvons dommageable qu’il n’ait pas respecté cette règle qui est une clause claire dans la charte et l’entente contractuelle avec tous les fonctionnaires au sein de l’Oif. Je pense qu’il faut faire preuve de rigueur. Il y a eu avertissement. Quand la règle est rompue, vient un moment où il faut agir. Nous avions beaucoup investi en cette personne et nous étions très heureux d’amener ses compétences à l’Oif pour cette direction vraiment importante pour nous parce que portant des stratégies qui sont même le pivot de la feuille de route à réaliser. C’est dommage mais les règles sont les règles »?
J. F. M.