Le chantre du Nouveau départ, le Président Patrice Talon, a embrayé, depuis quelque temps, sur l’un des dossiers les plus attendus par les Béninois. Il s’agit du gigantesque chantier de la lutte contre la corruption et l’impunité que même les précédents gouvernements ont, par peur des coups, rejeté aux calendes grecques. Et pour cause, ces derniers craignaient de compromettre leur réélection pour de nouveaux quinquennats.
Dans ce registre de la mise en œuvre effective de la lutte contre la corruption et l’impunité au Bénin, l’actuel locataire de la Marina, le Président Patrice Talon, ne peut plus être comparé à aucun de ses prédécesseurs qui, jadis, n’étaient restés qu’à l’étape du verbiage. Aujourd’hui, les textes sont appliqués ; les sanctions tombent ; les agents indélicats et leurs chefs complaisants en font les frais ; les résultats des audits sont à juste titre exploités par la justice. C’est le cas par exemple de la Soneb (Société nationale des eaux du Bénin) où il est reproché aux autorités de cette société d’Etat que des centaines de millions de Tva (Taxes sur valeur ajoutée) perçues auprès des abonnés n’étaient pas reversées au Trésor public. Dans une autre affaire, il est démontré que plusieurs cadres du ministère de l’économie et des finances sont écroués à la suite des enquêtes liées au contrôle du système informatique de paiement des salaires. C’est dans cette même foulée qu’il y a des dossiers comme celui de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale dont les procédures suivent leur cours normal. Il est vrai que les dossiers Icc – Services ; machines agricoles ; turbines à gaz de Maria-Gléta et autres attendent toujours d’être exhumés à la satisfaction de tous. Cependant, des Béninois saluent l’effort et la détermination du pouvoir en place qui, contrairement aux précédents gouvernements, a osé taper dans la fourmilière.
On se rappelle encore qu’au cours de son quinquennat 1991 – 1996, le Président Nicéphore Soglo avait promis rendre gorge aux fossoyeurs de l’économie nationale. Ce qui n’est jamais arrivé, à part l’emprisonnement du marabout malien Cissé, le marabout de Feu Président, le Général Mathieu Kérékou.
Au temps du gouvernement du changement 2006 - 2016, l’ancien Président Boni Yayi s’est lui aussi illustré comme étant un ardent défenseur de la lutte contre la corruption et l’impunité. Et pour manifester publiquement son adhésion totale à la chose, Boni Yayi a été au chœur de l’organisation d’une marche verte de plusieurs kilomètres dans la ville de Cotonou pour dénoncer la corruption et l’impunité. Après, ce fut du vent.
Le gouvernement du Nouveau départ qui a inscrit la question de la lutte contre la corruption et l’impunité en lettres d’or dans son projet de société, entend faire la différence. C’est pourquoi, le Président Talon et son équipe ne prêtent pas flan à ses détracteurs qui parlent de lutte sélective ou de lutte orientée pour tenter de l’empêcher de continuer. Or les Béninois, dans leur majorité, sont prêts et donnent leur quitus au gouvernement de la rupture sur cette opération mains propres qui est enclenchée.
Sounkoto AGBAHOUNZO/Le Grand Matin