Très attaché à défense des intérêts de son pays, Mickael Poté, sociétaire de l’Apoel Nicosie, s’est interdit toute polémique. Il a invité les uns et les autres à positiver surtout en ce qui concerne les résultats de la sélection nationale A, Les Ecureuils du Bénin. Il a aussi confié que le Bénin a une génération de joueurs qui est capable de grandes choses. Lisez plutôt !
International Béninois, vous évoluez à l’APOEL Nicosie, club avec lequel vous venez de terminer une saison en champions League. Que dites-vous de votre parcours ?
Pour notre parcours en champions League, je trouve que ça aurait pu être pire comme on le dit. Certes, on finit dernier de notre groupe. Mais on s’est quand même, s’en tirer avec deux points. Je pense que ce n’est pas mal. Allez faire un nul à Dortmund, franchement, c’est pas mal ce qu’on a fait. On savait très bien qu’on devrait jouer contre les meilleures équipes d’Europe du moment où était dans le groupe le plus relever. Et je vous dis que c’est une fierté pour moi d’avoir pu participer à la champions League.
Personnellement, vous vous en sortez avec 2 buts. Votre appréciation?
Quand on marque une première fois, on peut mettre sous le coup de la chance. Mais quand on confirme surtout dans un match à l’extérieur, on peut se dire que ce n’était pas finalement que de la chance. C’est une très grande fierté personnelle. Ces deux petits buts en champions League sont pour moi l’aboutissement de beaucoup de choses, de beaucoup d’années de travail, de sacrifices. J’espère revivre cette expérience plus ou moins, même si je me rapproche plus de la fin de ma carrière. J’ai encore beaucoup de cœur, beaucoup d’énergie. Donc, j’essaie d’apporter le maximum de ce que je peux faire.
Si on vous demande de faire l’historique de votre parcours avec les Écureuils. Que diriez-vous?
En sélection nationale, je suis content. J’emmagasine un bon nombre de sélection avec un bon nombre de titularisations.J’ai pu participer à une CAN (Angola 2010), Dieu merci. Maintenant, je sais que nous avons encore pas mal de choses à découvrir. J’espère qu’on les découvrira s’il plait à Dieu. En tout cas, ça me fait plaisir de venir en sélection. Je kiffe comme on dit.
Vous avez connu une participation à la phase finale de la Can (2010). Et depuis, plus rien. En tant qu’international Béninois, qu’est-ce que cela vous fait?
Ma participation à la CAN 2010 fait partir de mes meilleurs souvenirs dans ma carrière footballistique. Je me rappelle de comment on s’est qualifié. Au dernier moment on a mis le but contre le Ghana même si là-bas (ndlr Angola), c’était très compliqué. Mais voilà, une coupe d’Afrique reste une coupe d’Afrique. Une compétition internationale avec son pays, c’est quelque chose de vraiment particulier. Maintenant, plus rien. Oui. On est conscient. Mais on n’est pas malheureusement les seuls décideurs. Voilà ça fait partir du jeu. Il y a des nations qui sont plus fortes que nous. Certes on est une petite nation en devenir avec à l’heure où je vous parle, une génération qui est peut-être la meilleure qu’on ait eu depuis longtemps, depuis que moi je suis dans l’effectifMais ce n’est pas fini. On a encore la chance de se qualifier pour une autre CAN. On va essayer de faire tout ce qu’il faut pour y arriver. Et s’il plait à Dieu on se qualifiera. On fera tout pour se donner à cent pour cent afin qu’on puisse participer au plus grand nombre possible de compétition internationale. Ça, je peux vous dire qu’on en est conscient et qu’on a tous les mêmes envies.
Qu’est-ce qui selon vous n’a pas marché jusque-là ?
Vous savez, c’est comme si vous perdez un match et on vous demande ce qui n’a pas marché. C’est beaucoup de choses. Il y a le sportif et l’extra sportif. Des fois, c’est l’adversaire qui est le meilleur. On ne s’entraîne pas ensemble, tous les jours, on se voit très peu. On a très peu de temps pour travailler ensemble. Il y a plein de critères. C’est comme on dit, on ne peut pas tout réussir. Et je pense qu’il ne faut pas toujours regarder le mauvais côté. Il y a aussi le bon côté. Aujourd’hui, on a une belle génération qui est en devenir. Il faut se baser sur ça. Car, il y a de belles choses à faire avec l’équipe nationale.
Vous étiez à deux doigts de la qualification, lors de la dernière campagne des éliminatoires. Mais à Bamako, les espoirs se sont effondrés. Que s’était-il passé pour ce match perdu lourdement 5-2?
Je ne veux pas revenir sur le match de Bamako. Il vaut mieux perdre une fois en prenant 5buts que de perdre 5fois en prenant un but. C’était une erreur de nous tous. C’est triste, surtout qu’on était très proche. C’est passé et il faut se concentrer sur l’avenir.
Parlez-nous de vos rapports avec vos coéquipiers ?
Mes rapports avec mes coéquipiers sont très biens. Je n’ai aucun problème en sélection. Et je n’ai jamais eu de problème. La cohésion entre les plus âgés et les moins jeunes passe très bien. J’espère que ça va continuer. On a un groupe de gars très bien éduqués. Avec l’encadrement technique aussi, c’est parfait. Comme je l’avais déjà dit, je n’ai jamais eu de problème avec les responsables. Moi en ce qui me concerne, n’importe quel coach, reste un coach. Je me sens très bien entourer. Il n’y a aucun souci. Le coach Tchomogo est mon grand frère. Et c’est ça qui est bien aussi. C’est un avantage qu’on a.
Votre coéquipier Farnolle dans une déclaration a laissé entendre que le sélectionneur et ses adjoints font de miracle à la tête de la sélection nationale. Est-ce votre avis aussi?
Je ne sais pas trop ce que Fabien a dit. Et je ne vois pas ce qu’il veut dire par là. Ça se passe super bien. Je pense qu’on a de bons résultats quand même. On fait de bonnes choses. Il y a une cohésion. C’est comme on dit ‘’quand on veut tuer son chien, on l’accuse de rage’’. Donc, c’est facile de trouver des défauts. En tout cas moi je dis chapeau. Parce que ce n’est pas facile. Malgré tout, on arrive quand même à gérer certaines situations qui ne sont pas si faciles que ça. C’est une bonne expérience et nous sommes tous contents de venir en sélection.
Il a aussi dit que les préparations sont difficiles qu’il y a beaucoup de choses extras sportives que certains d’entre vous sont appelés à gérer avec les responsables. Est-ce vrai?
Ce qui est dans les vestiaires, reste dans les vestiaires. Moi je parle du côté technique. Je défendrai toujours mon pays. Ne comptez pas sur moi pour critiquer quoi que ce soit. Je suis réaliste par contre. Je ne suis pas quelqu’un qui va inventer. Il faut qu’on soit tous solidaires, aller dans le même sens que ça soit les joueurs, le staff, les journalistes…tout le monde. Il faut défendre son pays. Car, même dans les grandes nations, ne croyez pas que tout est parfait. Je veux qu’on avance.
Vous avez une initiative, l’académiePoté Joseph qui se porte bien. Quelles sont vos ambitions pour cette académie?
Dieu merci tout se passe bien pour mon académie. Mais on a encore beaucoup de choses à faire. C’est vrai que le centre a pris un peu d’ampleur. Mais nous, on reste focalisé sur notre objectifqui est de sortir de vrais hommes. On ne pense pas à la réussite immédiate. On est sur la bonne voie. On a des petits qui ont de bons résultats à l’école. C’est une grande fierté. Et je suis très fier de ceux qui travaillent là-bas. J’espère qu’on avancera comme on avance actuellement.
Que diriez-vous pour conclure cet entretien?
Merci pour l’intérêt que les journalistes de mon pays me portent. Certes, on brille de temps en temps à l’étranger, mais on est encore doublement, fier quand ça vient de chez nous. Bonne fête de fin d’année à tous les Béninois.
Entretien réalisé par Anselme HOUENOUKPO