Le Bénin en 2013, avait pris l’engagement de rendre gratuit les méthodes modernes de planification familiale aux adolescents et jeunes à Addis-Abeba. Mais depuis 4 ans, cet engagement, encore appelé Engagement FP2020 peine à être respecté avec un taux élevé de grossesses en milieu scolaire.
« La contraception permet de prévenir les grossesses non désirées. Depuis que j’utilise la planification familiale, je ne fais plus d’avortement et je travaille bien à l’école ». C’est le témoignage de théodora, une élève de 16 ans en classe de 1ère au CEG Dantokpa à Cotonou. Elle a donné ce témoignage lors d’une séance de sensibilisation et d’offres gratuites de méthode contraceptive, organisée par l’Association béninoise pour la promotion de la famille (ABPF) à Hindé, l’un des quartiers les plus peuplés de Cotonou. La planification familiale permet de prévenir les grossesses non désirées. Elle constitue l’un des piliers de réduction de la mortalité maternelle et infantile et comporte 3 volets. Le volet qui concerne les jeunes est la contraception c’est-à-dire la prévention des grossesses non désirées et précoces. A ce niveau, les indicateurs au plan national montrent, selon Loukman Tidjani, champion en Pf, une amélioration de la couverture contraceptive parmi les jeunes femmes de 15 à 29 ans par un risque de grossesse non désirées avec un taux de prévalence contraceptive de 4%.Toutefois, des efforts restent à fournir par le pouvoir exécutif pour faciliter l’accès aux services de la Pf à tous jeunes car les besoins non satisfaits restent malgré tout encore élevé (35%).
Encore des efforts à fournir
Depuis l’instauration du Partenariat de Ouagadougou en 2011, la couverture contraceptive dans le rang des jeunes s’est améliorée. Pour le directeur des programmes à l’Abpf, Serge Kitihoun, ceci a été possible grâce aux nouvelles stratégies mise en place après le partenariat de Ouagadougou pour le repositionnement de la Pf. Entre autres : la mise en place des sous-groupes dans le domaine de la santé de la reproduction, du sous-groupe santé et Pf, du sous-groupe de la santé des adolescents et des jeunes. Les organisations de la société civile ont été aussi fortement associées afin de mettre en œuvre des stratégies de sensibilisation dans les communautés.
Cependant, le phénomène des grossesses non désirées et précoces surtout en milieu scolaire reste encore une équation irrésolue. D’après un rapport du Ministère de la Santé publié et relayé en Septembre 2017, environ 4 471 cas de grossesses ont été recensés dans les écoles au cours de l’année académique 2016-2017. Une situation qui interpelle tous les acteurs impliqués (gouvernement, parlementaires, Osc, parents, enseignants, élus locaux…) dans la promotion de la Pf. Selon le champion en Pf Loukman Tidjani, les principales raisons expliquant ces grossesses non-désirées, restent l’absence d’une information continue sur la prévention des grossesses non-désirées, une faible accessibilité financière chez les jeunes en milieu rural aux méthodes de contraception sans oublier les 35% de besoins non satisfaits.
La PF : un outil de développement incontournable
En raison de ces avantages, rendre gratuit les services de SR pour les adolescents et jeunes pourrait aider à régler le problème des grossesses en milieu scolaire. Encore appelée Engagement FP2020, la gratuité des services de SR pour les adolescents et jeunes est l’un des huit engagements que le Bénin avait pris en 2013 à Addis-Abeba. Mais cet engagement est resté jusqu’à ce jour sur papier. « Tout ce qu’il fallait faire du point de vue technique pour que le Bénin puisse répondre à cet engagement a été fait. Le reste a été bloqué au niveau du Conseil des ministres, jusqu’à ce qu’il y ait changement de régime. <
Mais en attendant que les décrets d’application de la loi n°2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction soient pris, le Ministère de la santé a renforcé ses engagements qu’il avait pris en 2013, en maintenant l’engagement financier au même niveau mais en élargissant la gratuité de la PF à toute la population d’ici 2018, renseigne Gaston Ahounou.
Juliette Mitonhoun