Des filles et fils d’Athiémé regroupés au sein de l’association dénommée Réseau Midedji ont initié, samedi 23 décembre dernier, un colloque national portant sur les inondations cycliques dues à la montée des eaux du fleuve Mono pour le cas de leur ville. Il a été coparrainé par le ministre Romuald Wadagni et le président de la Ccib, Jean-Baptiste Satchivi.
Depuis plus de 50 ans les populations d’Athiémé, commune du Mono, fuient devant les eaux, rappelle Urbain Amègbédji, président du Réseau Midédji, pour s’offusquer de la passivité face aux inondations qui entraînent des pertes en vies et d’importants dégâts matériels. « Ailleurs, retient-il, les gens dominent la mer, la repousse ». A Athiémè, rappelle-t-on, le rapport aux eaux fluviales est tout autre. Selon certains témoins, la communauté d’Athiémé vit le sinistre des inondations comme une fatalité. En plus des crues naturelles et cycliques, les lâchées d’eaux du barrage de Nangbéto sont indexées comme source de malheur par la population.
Toutes choses que le colloque, estime Urbain Amègbédji, visent à inverser. « Nous avons décidé d’inverser les choses, d’inventer des solutions », déclare-t-il. Pour lui, il ne sera plus question, au sortir du colloque, de fuir un petit fleuve, le fleuve Mono.
Le maire de la commune, Joseph Anani, ajoutera à son tour, que le grand défi reste l’appropriation du fleuve pour en faire une opportunité de développement, avant d’en appeler à une synergie d’actions de tous. Il sera soutenu par les ministres Joseph Djogbénou et Kakpo Mahougnon pour qui, loin d’être un problème, le fleuve est une solution qu’il faut réussir à installer dans les perspectives pour en faire un atout de développement.
Le parrain du colloque, Jean-Baptiste Satchivi, insiste que les débordements du fleuve sont des expressions, des appels pour qu’à l’image de quelques autres localités du monde bordées de fleuve ou de mer, la communauté d’Athiémé y tire son bonheur.
Quelques solutions pour parvenir à l'atteinte de cet objectif seront, par la suite, exposés à travers les communications qui ont meublé la rencontre. Il s’agit des « usages socioculturels et économiques du fleuve Mono », présenté par le professeur Dodji Amouzouvi ; du « Fonctionnement du fleuve Mono : aspect hydrologique et géologique » exposé par l’ingénieur hydrologue-géophysicien, suivie de la communication du Dr Sotelle Houessou portant sur « Inondations cycliques : quelles opportunités socioculturelles pour la commune d’Athiémé ». Ce dernier est le thème central du colloque et a permis au fonctionnaire international, spécialiste en gestion de l’Environnement, Sotelle Houessou de parler, entre autres, de l’existence des niches écologiques, des possibilités d’activités touristiques et de démontrer scientifiquement le rôle régulateur du barrage de Nangbéto qui, à l’en croire, atténue plutôt la pression d’eaux fluviales qui devraient se déverser à Athiémé.
Suite à ces développements et aux débats qu’il a suivi, le ministre Joseph Djogbénou suggère la mise en place d’un comité scientifique de veille pour, dit-il, enrichir les travaux de recherches exposés sur les inondations, le fleuve Mono et ses opportunités. Pour lui, il importe que le Bénin qui se prépare à fêter en 2020, son soixantième anniversaire d’Indépendance, révèle les atouts de son développement. Il propose alors l’élaboration d’un projet phare portant sur la valorisation du fleuve à l’échéance 2020. Selon lui, les maires des communes traversées par le fleuve devraient également se doter d’un creuset de concertation visant à mutualiser leurs forces et promouvoir les communautés riveraines du fleuve.
Avant les travaux proprement dits du colloque, dirigé par l’ancien ministre Lucien Kokou, un cross-country a été organisé à travers la ville. Sont arrivés en tête, les athlètes Emmanuel Mèdébahoun qui a parcouru en 15’46 les quatre kilomètres de la catégorie des garçons et Eymarde Sossou, auteur d’une performance en 15’36, pour une distance de trois kilomètres que les dames ont couru.