Le journaliste Yao Hervé Kingbewé lauréat de la première édition du « Prix Jérôme Adjakou Badou », du meilleur journaliste d’investigation, a livré ses résultats d’enquête sur le thème « Corruption en milieu carcéral : concussion et pots-de-vin sur menace de tortures dans les prisons », dans le cadre du Projet « Pour des médias plus professionnels au Bénin », financé par Osiwa. C’était au cours d’une conférence de presse animée à la Maison des médias de Cotonou, vendredi 22 décembre 2017.
L’univers carcéral béninois est miné par la corruption. C’est la conclusion à laquelle Yao Hervé Kingbèwé abouti au terme de ses travaux de recherches. A en croire ses propos, tout un mécanise est mis en place pour racketter les prisonniers. C’est ainsi que les nouveaux détenus sont contraints par exemple de payer des redevances pour se faire loger, malgré la disponibilité de places. Certains sont obligés de passer des nuits debout et à plusieurs dans les toilettes, faute de moyens financiers. D’autres détenus payent des pots-de-vin pour jouir de certains privilèges notamment le téléphone, qui est pourtant interdit dans l’univers carcéral. Pour le lauréat, l’origine de toute cette orchestration, réside dans la surpopulation carcérale. Cependant, les mesures prises par les autorités gouvernementales pour y remédier, n’ont pas émoussé les ardeurs. C’est ainsi que les nouveaux détenus continuent de payer des « frais d’entretien » de cellule dont les montants varient en fonction des bâtiments. Au terme de la présentation, le directeur général de la Maison des Médias, Alain Sessou et le Président de l’Union des professionnels de médias du Bénin (Upmb), Franck Kpochémè ont adressé leur vives félicitations au lauréat et ont exhorté les professionnels des médias à saisir les opportunités à eux offertes par l’Upmb, pour œuvrer à leur perfectionnement.
Thomas AZANMASSO