Du 13 au 16 décembre 2017 dernier, s’est effectué au Bénin, la visite mémorable de la Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Michaelle JEAN. Au terme de ladite visite officielle, nous nous sommes rapprochés de l’un des principaux acteurs de l’organisation de cette visite, Monsieur Eric ADJA, Directeur du Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’OIF, basé à Lomé. Volontiers, il a accepté de se prêter à nos questions. Occasion pour le représentant de l’Afrique de l’Ouest de la Francophonie de lever un coin de voile ici sur quelques aspects saillants des retombées de ladite visite.
L’Evènement Précis : Monsieur Eric ADJA, vous étiez aux côtés de votre patronne en tant que Directeur du Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’OIF, basé à Lomé. Quelle appréciation faite-vous de la récente visite officielle de Madame Michaelle JEAN au Bénin ?
Eric ADJA : Cette visite a été un réel succès diplomatique pour le Bénin, avec un programme dense et une parfaite organisation. Je tiens d’entrée de jeu à exprimer ma sincère gratitude aux plus hautes autorités béninoises, notamment le Président de la République et son gouvernement, le Président de l’Assemblée nationale, le Ministère des affaires étrangères, notamment la Commission nationale permanente de la Francophonie au Bénin et tous les cadres qui se sont mobilisés à divers niveaux ainsi que les députés, maires, élus locaux, jeunes, femmes et chefs traditionnels des localités visitées.
Quelles ont été les principales étapes de la visite ?
Le programme de cette visite de trois jours était riche et varié, avec notamment une audience avec le Président de la République suivie de la signature d’un Accord cadre relatif à la mise en œuvre au Bénin du programme Libres Ensemble de l’OIF, une séance de travail avec plusieurs membres du Gouvernement, une adresse à l’Assemblée nationale, une visite au Centre Songhaï de Porto-Novo, une rencontre avec les femmes et jeunes chefs d’entreprise à la Chambre de Commerce et d’industrie du Bénin (CCIB), une rencontre avec les jeunes au Ministère des affaires étrangères, la visite de l’incubateur Start Up Vallée de l’Université d’Abomey-Calavi, ainsi que des visites culturelles à Allada et Ouidah.
Quel était l’objet de cette visite et que peut-on retenir globalement ?
La visite avait pour objet principal de faire le point de la coopération entre le Bénin et l’OIF et de définir de nouvelles perspectives, en cohérence avec le programme d’action du Gouvernement (Voir en encadré, les secteurs principaux de coopération). De mon point de vue, l’on peut retenir globalement de cette visite que le Bénin et l’OIF se sont révélés autrement. En effet, comme la Secrétaire générale de la Francophonie l’a relevé à plusieurs reprises, le Bénin, jadis « quartier latin de l’Afrique », précurseur et chef de file de la promotion des libertés démocratiques en Afrique, se révèle autrement sous le Président TALON, avec une nouvelle vocation de champion. Champion du numérique et de l’innovation, notamment avec l’ambitieux projet de la Cité internationale de l’innovation et du savoir (CIIS). Ainsi, la décision de la création d’un réseau des ministres francophones en charge de l’économie numérique, à l’issue de l’audience avec le Président de la République le jeudi 14 décembre, participe de cette vocation. Par ailleurs, nous avons noté avec satisfaction que pour leur part, les interlocuteurs de Madame Michaelle JEAN ont découvert une autre Francophonie.Une Francophonie des solutions, plus attractive, avec des champs d’actions étendus au numérique, à l’économie, à la promotion de l’emploi et de l’entreprenariat des femmes et des jeunes : un espace de partage d’un idéal de développement humain, au-delà de la langue et de la culture.
Enfin, comme vous le savez, à titre personnel, Madame Michaelle JEAN est canadienne et originaire de Haïti, un pays qui a des liens forts avec le Bénin, des liens qui nous rappellent l’esclavage et la traite négrière ; des liens qui nous appellent également et constamment au dépassement de cette histoire douloureuse et de toutes les autres histoires, pour construire des ponts vers l’avenir, dans la recherche de la paix, du bien commun et de la tolérance, par la promotion de l’engagement citoyen des jeunes générations. C’est tout le sens de l’Accord-cadre sur le programme Libres Ensemble signé entre le Bénin et l’OIF. Le Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest (BRAO) de l’OIF que j’ai l’honneur de diriger depuis Lomé, marque sa disponibilité pour en assurer le suivi, avec les autorités et la jeunesse du Bénin.