L’Association interprofessionnelle du coton (Aic) met tout en œuvre pour la réussite de la campagne cotonnière en cours. Son président, Mathieu Adjovi était, les 21 et 22 décembre derniers, dans les départements du Couffo et du Zou pour s’enquérir de la situation à Aplahoué et Za-Kpota et surtout assister au démarrage de la commercialisation de l’or blanc. L’initiative a été soutenue par le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui.
L’Association interprofessionnelle du coton (Aic) met les bouchées doubles pour un meilleur rendement des producteurs de coton. A ce titre, elle œuvre pour la méthode d’intensification qui consiste à utiliser plus d’engrais et surtout d’engrais naturel.
Le président de l’Aic, Mathieu Adjovi, était, la semaine dernière à Aplahoué dans les villages de Sinlita et Lagbavé 1 dans le Couffo et à Za-Kpota dans le Zou pour s’enquérir des efforts faits par les producteurs de ces localités.
Le comité villageois des producteurs de coton de Sinlita dans la commune d’Aplahoué, compte à la création quarante adhérents dont quinze femmes. Pour la campagne en cours, sur une prévision de 400 ha, les producteurs ont réalisé 654 ha dont 25 sous intensification. Le rendement prévisionnel est de 0,9 tonne à l’hectare.
A Lagbavé, le conseil villageois des producteurs de coton a fait une prévision de 500 hectares, mais ce sont déjà 443 hectares qui ont été réalisés avec une production attendue de 503,14 tonnes de coton. Ces performances réalisées n’ont pas été atteintes sans difficultés. Les producteurs ont été confrontés à la rareté des pluies, à la mise en place tardive des intrants. De même, ces producteurs se plaignent du retard et de l’insuffisance des semences. Selon les paysans, il y a eu entre temps une rupture d’intrants.
Les moyens de transport aussi font défaut, car le paiement des transporteurs se fait avec retard.
Malgré tout cela, le président de l’Aic, Mathieu Adjovi, s’est dit très satisfait de ce qu’il a vu sur le terrain tout au long du parcours. Une satisfaction qui, selon lui, porte sur le niveau d’organisation des paysans.
Quant aux difficultés liées aux semences, il rappelle que les semences sont le fruit d’un financement. Il affirme qu’il y a une tendance à prendre plus de semences qu’on en a besoin. Pour juguler le problème, un travail technique est en cours.
Réfection des pistes et autres difficultés
Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, a démontré au vu du point qui a été fait par les coordonnateurs, qu’une partie des semences a été distraite. Et ce mal, dira-t-il, doit être soigné.
Il rappelle aux producteurs qu’un champ de coton doit être entretenu comme un jardin, donc au quotidien. Pour que le rendement augmente, il conseille aux paysans de cesser d’utiliser des produits non homologués.
« Nous devons généraliser l’utilisation de la technique d’intensification », insiste le ministre en charge de l’Agriculture. Il note un regain de confiance au niveau des exploitants. Car, il est heureux, selon lui, que les producteurs du Couffo aient de l’engouement pour la production du coton. Le niveau d’endettement n’est pas aussi inquiétant.
A l’issue de la tournée, une rencontre a eu lieu à Bohicon entre le président de l’Aic et les producteurs de coton venus des départements du Mono, du Couffo, du Zou, de l’Ouémé et du Plateau. Un bilan à mi-parcours de la campagne cotonnière a été fait à l’occasion. En général, les départements ont été moins arrosés, donc les producteurs étaient dans la désolation, les besoins en semences ont été satisfaits, la mise en place des intrants chimiques de bonne qualité a été faite. La plupart des départements ont connu un taux d’accroissement de la production cotonnière.
D’autres difficultés sont liées à l’insuffisance des agents d’encadrement, au retard dans le paiement de dotation de carburant et des salaires. Il y a insatisfaction par rapport aux entreprises attributaires des marchés de réfection des routes, l’état des routes étant défectueux alors que la campagne de commercialisation a commencé et il va falloir acheminer la production vers les usines. Les entreprises attributaires des marchés de réfection traînent les pas.
Le représentant des égreneurs de coton, Nestor Noutaï, a souhaité que le rythme des récoltes s’accélère pour permettre de vendre du coton de bonne qualité, et surtout permettre aux égreneurs de vendre de bonnes fibres.
Le président de l’Aic, Mathieu Adjovi, demande surtout aux égreneurs de prendre les dispositions pour que le coton évacué vers leurs usines soit vite égrené pour éviter les mouillages.
En réponse aux doléances des producteurs, Mathieu Adjovi affirme que des dispositions ont été prises pour que les paiements soient faits. Il trouve anormal que les entreprises chargées de réfectionner les voies traînent les pas, une situation qui ne favorise guère le bon déroulement de la campagne cotonnière.
Il salue l’engouement des populations pour le programme d’intensification et a surtout insisté sur la diversification agricole?