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Audit aux ministères des enseignements primaire et secondaire : Des enseignants reversés sans contrat bientôt radiés
Publié le mercredi 27 decembre 2017  |  Fraternité
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© Matin libre par DR
Des enseignants Ace passent la nuit devant le ministère




Que s’est-il passé entre 2008 et 2016 ? Cette question fait courir des milliers d’enseignants irrégulièrement reversés dans la fonction publique. Les premiers résultats de l’audit au niveau des ministères des enseignements primaire et secondaire sont révélateurs du degré de laxisme qui a prévalu au sommet de l’Etat durant le règne du régime défunt, dit du changement ou de la refondation. Tenez ! Alors qu’il arrivait à peine au pouvoir en 2006, le président Boni Yayi, face au manque criant d’enseignants, a lancé un processus de reversement des agents qui intervenaient déjà dans le secteur sous le vocable de communautaires ou de contractuels locaux. La phase de recensement des concernés a pris en compte tous ceux qui étaient, sous contrat et en poste jusqu’en 2007. Au décompte, environ 8000 personnes ont été régulièrement reversés. Par quelle alchimie ce nombre a-t-il grimpé du double au triple, soit plus de 25000 enseignants ?
Dans un Etat sérieux, nettoyer l’écurie d’Augias dans ce dossier, c’est faire preuve de responsabilité. Heureusement, rien n’échappe au radar anti-corruption du régime du Nouveau départ, qui faut-il le rappeler, s’est lancé, depuis son avènement, dans l’assainissement de l’administration publique. Ainsi donc, les enseignants irrégulièrement reversés savent à quoi s’en tenir. Dès la fin de l’enquête en cours, ils devront expliquer cette ingéniosité qui consiste à sauter les deux pieds joints dans la fonction publique et en violation de toutes procédures. De plus, ceci en complicité avec des agents de l’administration qui sont passés maîtres dans l’art de poser des actes malsains.
Alors, séparer le bon grain de l’ivraie, ce n’est qu’une question de justice. Sinon, que serait-il devenu de l’Etat si chacun devait user de ses relations sociales ou politiques pour se faire une place au soleil ? Quelles fautes ont-ils commis, tous ces gens qui font le choix de la légalité en passant régulièrement les concours ? Le reversement n’est pas une mauvaise chose en soi puisque quand l’Etat emploie, au bout d’un certain nombre d’années, il peut estimer qu’il est judicieux de capitaliser une certaine expérience. Mais, de là à sauter sur l’occasion pour intégrer des ‘’inconnus’’ relève d’une facilité et d’un mépris pour les autres. Le Bénin mérite mieux et que les faussaires s’attendent à répondre de leur forfaiture.
Arnaud DOUMANHOUN
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