L’assemblée nationale béninoise, réunie mardi à Cotonou, a majoritairement adopté le projet de loi portant création d’une « police républicaine », une entité qui consacre la fusion de la police et de la gendarmerie.
Présentée comme une des réformes majeures du gouvernement, la proposition de loi a recueilli 54 voix pour, 22 contre et 0 abstention.
Dénommée ‘’la police républicaine’’, cette force unique aura pour mission le maintien de l’ordre public sur le territoire national et sera capable de faire face à toutes les phases de l’évolution d’une crise, tout en conciliant les manœuvres militaires et policières.
Le 19 juillet 2017, le chef de l'État, Patrice Talon, recevant le Rapport de la commission d’étude de la création d’une force unique chargée de la sécurité intérieure, avait donné le ton en disant que « les défis sécuritaires de notre temps ont changé de nature et de dimension. Ces défis nous imposent une cohérence d’actions et une meilleure organisation de nos forces de sécurité publique. L’ère du policier ou du gendarme posté au bord de la voie ou dans nos contrées est révolue… ».
Peu après le vote du projet de loi, le président du groupe parlementaire du Parti du renouveau démocratique (PRD), Augustin Ahouanvoèbla, a déclaré : « c’est un ouf de soulagement que le Bénin se dote d’une police républicaine ».
Selon lui, beaucoup de pays africains et européens (Tunisie, Rwanda, la République Démocratique du Congo, Belgique et France) ont déjà fait l’option de la police républicaine et travaillent désormais avec cette entité qui est une police unique.
«Toute chose qui, a-t-il ajouté, leur permet de s’engager pour des actions sécuritaires concertées ».
Voyant différemment les choses, Valentin Djenontin, député de l’opposition, a affirmé qu’« on choisit une profession par amour et par conviction. Celui qui a choisi la profession de gendarme a voulu être militaire; celui qui a choisi d'être policier a opté pour une profession para militaire. Voilà que maintenant, on les contraint à un choix obligé ».
Après le vote de ce projet de loi, les députés ont démarré l’examen du projet de loi portant statut des personnels de cette nouvelle force dénommée « police républicaine ». Ils poursuivront les travaux jeudi prochain.
Par ailleurs, les projets de loi portant création de la police républicaine et statut de la police républicaine ont été transmis à l'Assemblée nationale en octobre 2017.
UB/cat/APA