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Inspection de la Cour suprême à Ouinhi, Zagnanado et Covè: Des unités de police et de gendarmerie contrôlées
Publié le mercredi 27 decembre 2017  |  La Nation
Ousmane
© Autre presse par DR
Ousmane Batoko, le premier vice-président du CSM




La délégation de la Cour suprême en mission d'inspection et de contrôle dans les unités de gendarmerie et de police était, ce mardi 26 décembre à Ouinhi, Zanagnado et Covè, après les communes des Collines visitées, le week-end écoulé.

Le président de la Cour suprême, Ousmane Batoko, et la délégation qui l’accompagne étaient en visite d’inspection dans les unités de sécurité de Ouinhi, Zanagnado et de Covè. L’objectif est de rencontrer les agents sur les lieux de travail, de s’enquérir de leurs conditions de travail et de s’assurer de l’effectivité du respect des libertés et des droits de l’Homme dans les centres de détention et de garde à vue.
Visiblement mis au parfum de cette descente inopinée des conseillers de la Cour sur le terrain, les responsables de ces unités ont mis tout en ordre avant l’arrivée des équipes. Dans la plupart des centres de détention inspectés, les cellules sont vides. Pas de gardés à vue et les lieux sont mis au propre. Les cahiers d’écrous et autres registres de transfèrements sont en ordre à quelques exceptions près. Comme tout n’est jamais parfait, les membres de la délégation fouillent bien à fond avant de découvrir quelques failles relatives à des omissions volontaires ou involontaires.
Dans certains commissariats comme celui de Zagnanado, les cellules sont bien nettoyées et laissées ouvertes pour l’inspection. Cependant, au cours des échanges avec les responsables des postes, le président Ousmane Batoko et sa suite ne manquent pas de mettre l’accent sur la nécessité du respect des libertés, des droits de personnes et des procédures. Car, martèle Ousmane Batoko, le renforcement de la confiance des citoyens en leur police, gendarmerie et justice sera le seul ciment pour la paix sociale dans le pays. Une paix qu’on a besoin de sauvegarder à tout prix, ajoutera-t-il.
En effet, fait observer Ousmane Batoko, le respect des libertés et droits de l’Homme ne sont pas encore un acquis dans nos brigades de gendarmerie et commissariats de police. C’est bien conscient de cette réalité que la Cour suprême, institution garante des libertés et du respect des lois, mène la veille.
Au cours des échanges, les Forces de l’ordre n’ont pas manqué de faire part à la délégation de leurs difficultés relatives essentiellement au manque de moyens et à l’insuffisance de personnel. En ce qui concerne le manque de moyens, le cas de la brigade de Laïnta-Cogbé est préoccupant. Elle partage les mêmes locaux avec le chef d’arrondissement. Un bâtiment qui ne dispose ni d’eau, ni électricité. Et, il va sans dire que l’effectif très réduit, à la limite dérisoire, dans ces unités rend parfois les missions très périlleuses. C’est aussi le cas à la brigade de gendarmerie de Banamè dans la commune de Zagnanado. Ici, le chef de brigade, Elie Vignonfodo, et ses éléments sont quotidiennement confrontés au phénomène de la transhumance qui fait tous les jours des victimes. Et pas plus tard que la semaine écoulée, en tentant de refouler des transhumants nigérians qui envahissaient la localité, les forces de l’ordre ont été attaquées. Piégé, un gendarme a eu le bras coupé et son arme Akm emportée jusqu’à ce jour par les assaillants. Ce gendarme blessé serait encore à l’hôpital, selon Elie Vignonfodo.
Reconnaissant toutes ces difficultés, le président Ousmane Batoko a salué la bravoure des hommes en uniforme tout en les exhortant à « tenir debout et rester fiers de leur métier, malgré la modicité des moyens» à eux octroyés, mais surtout à «respecter les procédures, les libertés et les droits de l’Homme». Plus qu’une nécessité, c’est une obligation, insiste-t-il.
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