Un militaire aurait séquestré son patron hiérarchique dans un camp militaire à Kandi.
Il l'a brutalisé en se faisant aider par un groupe de collègues. On parle d'armes et de munitions. Sur instruction de la hiérarchie, un détachement important est parti de Cotonou pour un renfort probable. La cause de ce manquement, selon dame rumeur, ce sont les primes mal gérées, ou les primes qui ne seraient pas allées vers les destinataires à temps.
De mauvaises langues parlent d'agents qui se plaignent de n'avoir pas pu fêter décemment avec leurs familles. Un militaire a-t-il le temps de fêter en famille souvent ? On veut peut-être signifier que leurs familles comptant sur les primes, au dernier moment, ont été pris de coup.
A ceux qui banalisent ces genres d'événements en ces temps de mécontentements généralisés, je voudrais dire qu'ils s'égarent. Et nous devons espérer que les autorités à divers niveaux ne vont pas abonder dans ce sens.
Il ya crise sociale que l'on veuille ou non,
Il ya mécontentement général dans l'administration,
Une grève générale et multisectorielle démarrera le mardi prochain sauf changement de dernière heure,
Les étudiants sont sur les nerfs,
Les commerçants se plaignent,
Les opérateurs économiques dénoncent la caporalisation des affaires,
Le politique crie à la dictature, au piétinement des libertés, à la violation permanente de la constitution, au zèle et au mépris des hommes forts du pouvoir.
Lorsque le tableau de chasse d'un pays se présente comme c'est décrit, on ne banalise pas un mouvement d'humeur.
Ça peut se propager.
Pourquoi ?
Les militaires et les hommes en uniforme peuvent profiter des limogeages tous azimuts en leur sein pour organiser la rébellion.
On dit que les radiations et les sanctions disciplinaires à leurs égards et à l'égard de leurs chefs ne sont pas toujours justes. Elles ternissent leurs images et affaiblissent leurs autorités. Elles les dégradent donc les irritent naturellement. Ajoutés à tout cela la mauvaise gestion de leurs primes par des patrons indélicats.
Il ne faut surtout donc pas oser banaliser
Il ne faut pas aggraver la crise sociopolitique en y ajoutant une dose de crise militaire.
On n'est pas encore là, plaise au ciel qu'on n’y arrive jamais.
Cela sera préjudiciable, aussi bien pour les plus forts, que pour les plus faibles.
Le pouvoir a des pentes à remonter, on ne le dira pas assez surtout au plan social.
Ceux qui ont leurs intérêts rivés au ventre en pâtiront autant que nous tous.
A bon entendeur demi-mot.
Dine ABDOU