(Elles saluent le courage des députés et applaudissent cette mesure qui les libère)
Par Jean-Louis KOGBEDJI,
La loi portant statut des agents Permanents de l’Etat a été modifiée par les députés ce 28 décembre 2017. Les mouvements de grève sont désormais interdits pour les agents de santé, les acteurs de la justice et des forces de la sécurité publique. Satisfaites, les populations remercient les députés dont elles saluent le courage.
Des mouvements de grèves perlées sont annoncés de part et d’autre. Une situation qui inquiète les populations qui ont encore en mémoire les graves conséquences des grèves récentes des agents de la santé. Heureusement pour ces populations, les députés les ont libérées en procédant le jeudi 28 décembre 2017 à la modification de la loi portant statut des agents permanents de l’Etat.
Tout est parti de la mise en conformité d’une loi sur le statut de la fonction publique, réclamée par la Cour constitutionnelle. Un député en a profité pour introduire une proposition sur le droit de grève. Nous étions en octobre. Après la Commission des lois, cette proposition a atterri dans l’hémicycle et est votée ce jeudi 28 décembre en fin de journée par les députés. L’article 50 de cette loi stipule que les forces de sécurité publique, les agents de la santé et de la justice sont interdits de grève. « Ce sont des secteurs sensibles », justifie un député.
Cette interdiction de grève dans certains secteurs vitaux tient compte des exigences de développement et un souci de préservation des couches les plus défavorisées. A travers des interviews diffusées sur les médias locaux, les populations ont salué le courage des députés ; elles sont satisfaites de cette mesure qui les libère.
En effet, par le passé, des travailleurs ont sous le couvert du syndicalisme, qu’on peut assimiler à de l’impérialisme, abandonné les populations.
On se rappelle que par le passé et surtout ces derniers mois, les tribunaux et les hôpitaux ont été paralysés par de longs mouvements sociaux. Il a fallu que le chef de l’Etat, Patrice Talon, en personne monte au créneau pour obtenir la reprise du travail. Et ceci après la tentative des autorités de tutelle qui ont échoué face à des syndicats qui respiraient tels des impérialistes.
Au niveau de la justice, pour fait de grève, des juridictions ont été fermées créant de graves pertes non seulement aux populations mais aussi à l’Etat. Imaginez un Etat sans la justice ?
Les secteurs dans lesquels les grèves sont désormais interdites, sont des secteurs très sensibles et on n’y saurait tolérer des mouvements d’arrêt de travail. « Les députés ont vu juste et nous ont sauvé de l’impérialisme », commente un autre citoyen béninois.
La santé, la sécurité, la justice, sont des secteurs qui ont un lien étroit avec la vie des populations. Pis, on ne peut pas prêter le serment de sauver des vies, et au nom de la grève, être à travers son absence au travail, la cause des morts. On ne peut pas prêter serment pour une justice équitable, et laisser moisir les détenus qui attendent d’être auditionnés, parce qu’on est en grève. On ne peut pas prêter serment pour protéger les citoyens, et au nom de la grève, abandonner son travail, pour laisser la sécurité aux hors la loi. La grève ne saurait être donc un outil qui sert aux hommes politiques pour créer la pagaille dans un pays.
On comprend alors la satisfaction des populations qui sont désormais libérées de ce carcan, la grève. « L’utilisation abusive et inopportune du droit de grève au Bénin a accouché d’une décision judicieuse des élus du peuple », saluent les populations. Elles invitent les syndicats à mettre fin à cette pagaille et privilégier le dialogue car l’interdiction de grève ne sursoit pas le dialogue avec les gouvernants