L'Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB) a décidé ce jeudi à Cotonou d'observer un mouvement de grève de cinq jours sur cinq à compter de lundi prochain, en vue d'exiger l'abrogation de l'article 20 de la loi portant sur le statut de la magistrature en République du Bénin, article qui leur retire le droit de grève, a appris Xinhua de source officielle.
"Pour riposter à l'affront fait du retrait du droit de grève aux magistrats, l'Assemblée générale de l'UNAMAB, tenue ce jeudi à Cotonou, a décidé d'observer un mouvement de grève de cinq jours sur cinq jours à compter du lundi 8 janvier 2018, tacitement reconductible", a indiqué Michel Adjaka, président de l'union, sur sa page Facebook.
Mardi 2 janvier, les députés béninois ont retiré le droit de grève aux magistrats. Une interdiction consacrée par l'article 20 de la loi sur le statut de la magistrature : "Comme citoyens, les magistrats jouissent de la liberté d'expression, de croyance, d'association et de réunion. Ils sont libres de se constituer en association ou en toute autre organisation ou de s'y affilier pour défendre leurs intérêts, promouvoir leur formation professionnelle et protéger l'indépendance de la magistrature. La grève est interdite aux magistrats."
Face à ce vote, les magistrats ont rappelé que le droit de grève est consacré par les articles 31 de la Constitution et 8 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels : "Il en résulte que le droit de grève, en tant que liberté fondamentale, ne peut faire l'objet d'interdiction. La Constitution n'accorde au législateur que le pouvoir d'en définir les conditions de jouissance."
"Le Bureau exécutif de l'Union nationale des magistrats du Bénin désapprouve cette violation flagrante de la Constitution et du Pacte international", ont insisté les magistrats.