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Grève dans le secteur judiciaire : Djogbénou-Syndicats, la confrontation s’annonce rude
Publié le mardi 9 janvier 2018  |  Matin libre
Joseph
© aCotonou.com par Didier Assogba
Joseph Djogbénou, ministre de la justice de la législation et des droits de l`homme.
Les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir.Causerie débat initié par la fondation Friedrich Ebert. Cotonou, le 13 juillet 2016. Soirée politique sur les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir




La justice béninoise risque de connaître l’une des pires crises de son histoire. En quelques jours, plusieurs décisions ont été prises par les syndicats dudit secteur et le Garde des Sceaux. Des décisions contradictoires qui augurent des jours plutôt tumultueux.

Entre le Garde des Sceaux et les acteurs de la justice, c’est l’incompréhension générale. Ils sont divisés sur l’exercice du droit de la grève dans le secteur judiciaire. C’est le retrait de ce droit, jugé fondamental, aux acteurs de la justice et aux magistrats en particulier par l’Assemblée nationale les 28 décembre 2017 et le 02 janvier 2018 qui a lancé les hostilités. Des organisations syndicales du secteur judiciaire ont en effet enclenché un mouvement de grève depuis le 02 janvier dernier. L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a annoncé, elle, une grève illimitée qui frappera le même secteur à compter de ce lundi 8 janvier. Mais craignant les effets néfastes de ce grand mouvement sur la justice au Bénin, le Garde des Sceaux a dans une lettre en date du 05 janvier 2018 instruit les présidents de cour d’appel, les Procureurs généraux, les présidents de tribunal, les Procureurs de la République et les Greffiers en chef à l’effet de procéder dans les juridictions sous leur autorité aux réquisitions nécessaires conformément à la loi. Une mesure visant donc à faire échouer le mouvement de grève. Cependant, les organisations syndicales sont vigilantes et déterminées. Dans une note publiée dans la foulée, les responsables du Syndicat des travailleurs de la justice et assimilés du Bénin (Syntrajab), du Syndicat national des travailleurs de la justice (Syntra-Justice), de l’Union nationale des officiers de justice et Greffiers en chef du Bénin (Unogec-Bénin) et de l’Union nationale du personnel de la justice (Unp-Justice) ont rassuré leurs militants. Ils souligneront que la mesure de réquisition brandie par le ministre Joseph Djogbénou est illégale. Citant l’article 14 de la loi 2001-09 du 21 juin 2002, les responsables syndicaux ont démontré que la justice n’est nullement citée dans les services essentiels pour lesquels la réquisition est prescrite. «Que personne ne cède à aucune mesure d’intimidation. Soyez sereins et observez scrupuleusement le mot d’ordre en cours», ont-ils écrit pour finir.

«Toute réquisition concernant les magistrats est non avenue»

Invité hier sur Soleil Fm, le président de l’Unamab, Michel Adjaka a également critiqué la réquisition recommandée par Me Joseph Djogbénou. « Ce n’est pas la première fois que nous avons refusé des réquisitions des Gardes des Sceaux. Par le passé, déjà en 2006, il y avait eu des réquisitions qui n’ont jamais été suivies d’effets. Depuis que je suis président de l’Unamab, je n’ai jamais respecté une réquisition. Les collègues n’ont jamais observé une réquisition», a-t-il fait remarquer. Il ajoutera : « Toute réquisition concernant les magistrats est non avenue». Le ton est donc clair. Les organisations syndicales comptent resserrer les rangs pour mieux organiser la résistance face au Parlement et au gouvernement. Elles ne veulent pas démordre. La semaine écoulée, le mouvement de grève était bien suivi. La semaine qui s’ouvre aujourd’hui, la situation risque de s’empirer puisque l’Unamab enclenche un mouvement illimité qui devrait être observé durant tous les cinq (05) jours ouvrables. Presque toutes les juridictions seront paralysées puisque la mesure de réquisition jugée illégale a moins de chance de prospérer. Face à l’intransigeance et à l’engagement des travailleurs, quelle pourrait être la réaction du gouvernement? Joseph Djogbénou, jadis défenseur de la cause des magistrats, osera-t-il prendre des sanctions contre ses anciens amis? Le gouvernement de Talon fera-t-il remplacer des responsables de juridiction comme cela se susurre? L’inquiétude gagne à tout le moins les justiciables. Cette nouvelle semaine est peut-être faite de beaucoup de surprises.

Mike MAHOUNA
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