(La motion de grève sera déposée ce jour au ministre de la santé)
C’est encore reparti dans nos formations sanitaires ! Le calvaire des patients reprend sous peu. Le Collectif des syndicats de la santé décide à nouveau de déclencher un mouvement de paralysie des hôpitaux à compter du mardi, 16 janvier 2018 sur toute l’étendue du territoire national. Ceci pour protester contre le retrait du droit de grève aux agents de santé ainsi que la violation du protocole d’accord signé avec le gouvernement. La motion de grève est prévue pour être déposée ce jour mardi, 09 janvier 2018…
Après le secteur judiciaire, le secteur de la santé sera perturbé par des mouvements de débrayage dès mardi prochain. Les hôpitaux seront à nouveau paralysés et les patients devront recourir aux cliniques privées pour se faire soigner. A l’origine de cette grève, le retrait du droit de grève aux agents de la santé et la violation du protocole d’accord signé avec le gouvernement. Une situation qui ulcère les travailleurs qui, à la faveur de l’Assemblée générale samedi dernier, ont décidé à l’unanimité d’un arrêt collectif de travail dans les hôpitaux. Notons qu’une délégation du Collectif des syndicats de la santé poursuit sa tournée de sensibilisation, d’information et d’échanges avec les bases dans tous les départements dans l’optique d’une riposte concertée. Joint au téléphone, le porte-parole du Collectif, Adolphe Houssoua confirmé l’information et estimé que tous les militants sont prêts et réclament une grève en urgence.
«Nous venons de finir une grève et le gouvernement a signé avec nous un protocole d’accord, mais à notre grande surprise le protocole n’est pas respecté... et maintenant on vient nous arracher le droit de grève»poursuit Adolphe Hossou. Pour ce dernier, l’article 31 de la Constitution scelle le droit de grève aussi la nouvelle loi viole-t-elle le texte fondamental. Rappelons que les députés béninois ont voté, le 28 décembre dernier, une loi interdisant à plusieurs professions le droit de grève. Sont concernés les fonctionnaires de la santé, de la justice, de l’administration pénitentiaire, ou encore les paramilitaires. Le droit de grève sera également retiré aux magistrats. «Qui ne réclame rien n’a rien ! C’est la grève qui nous a tout donné »,clame Adolphe Houssou. Longtemps accusé de ne pas prôner un dialogue social franc avec les partenaires sociaux, le gouvernement de la Rupture vient d’enfoncer le clou avec l’interdiction de grève aux travailleurs. Car déjà, plusieurs secteurs sont menacés de paralysie et d’autres le sont déjà. Faut-il le rappeler, le pire avait été récemment frôlé avec ces agents de santé qui avaient déclenché durant de longues semaines, une grève sans service minimum et par tacite reconduction. La pomme de discorde n’était autre que le rapport de la Commission des réformes. Un rapport qui ne prendrait pas en compte les vrais problèmes du secteur, selon les syndicalistes qui soupçonnaient une intention de privatisation des hôpitaux. Le Chef de l’Etat s’était donc vu contraint de s’asseoir à la table de négociation pour solutionner la crise avec à la clé, un protocole d’accord signé. Mais contre toute attente, le parlement décide de retirer le droit de grève aux travailleurs. Voilà qui risque de coûter très cher aux populations béninoises. Qui du gouvernement ou des syndicats fléchira pour éviter le pire ? La question reste toute posée.
Aziz BADAROU