L’adresse du maire Emmanuel ZOSSOU
Mesdames et Messieurs les festivaliers,
Après l’ouverture en apothéose le samedi dernier de la deuxième édition du Festival International de Porto-Novo, je suis heureux de vous accueillir ici à l’Ecole du Patrimoine Africain pour l’ouverture officielle du volet intellectuel : le Colloque Scientifique. C’est pour moi un immense plaisir de vous souhaiter la bienvenue à ce rendez de réflexion où nous allons limer nos cervelles les unes contre les autres pour proposer une nouvelle approche aux arts et cultures de la civilisation du Vodoun.
Les événements festifs du Festival international, le colloque scientifique, l’utilisation des savoir-faire et des techniques traditionnelles ainsi que la professionnalisation qu’elle pourrait entrainer offre de multiples possibilités et opportunités en termes de développement et de dynamisme économique local, mais aussi de cohésion sociale. De plus, l’histoire et la culture béninoise en général et porto-novienne en particulier présentent des valeurs identitaires et des opportunités touristiques indispensables au développement et à l’ancrage territorial des projets.
Le thème du présent colloque « Le Vodoun, une réponse aux enjeux mondiaux d’aujourd’hui et de demain » nous permettra de nous interroger autre sur le lien dynamique que peuvent entretenir religion, culture et art dans l’ensemble des projets de développement sur un territoire.
Le vodoun n’a pas toujours eu bonne presse au-delà de nos frontières et même sur les terres béninoises. Considérée à tort comme une religion obscurantiste, rétrograde, elle a fait l’objet d’attaques et de dénigrement de toutes sortes, parfois même dans des films hollywoodiens de facture internationale.
Au nom d’une prétendue modernité le XXème siècle a sacrifié le vodoun et toutes les religions endogènes sur l’autel du rationalisme. Cependant, les défis du siècle actuel (le 21ème) montrent à quel point certaines des réponses apportées par une science dénuée de spiritualité et de culture, restent incomplètes.
Le vodoun et les autres formes de religions endogènes, que l’on soit en milieu urbain ou en milieu rural, constituent aujourd’hui, plus que jamais, un réservoir de solutions à nos questionnements et devraient nous permettre de nous positionner par rapport à l’avenir.
Combien ne sont-ils pas ces africains à recourir en dernier ressort à la médecine traditionnelle avec succès après l’échec de celle dite moderne?
Dans nos contré jadis, point de loi, ou de législation écrite pour proposer et faire accepter des comportements de développement durable aux populations.
De ce fait, nos ancêtres ont développé à travers le vodoun des attitudes écologiques qui font protéger l’environnement ; Nos forêts sacrées jouant un rôle important en la matière.
Et pourtant toutes ces réalités font l’objet de plusieurs résolutions pas toujours appliquées par les grandes instances internationales.
Mesdames et Messieurs,
Chers Communicateurs,
Chers Dignitaires
Au cours du mois de juillet 2017 nous avons lancé un appel à communication qui a été publié dans plusieurs revus universitaire dont notamment la revue Calenda. Au total, Trente deux (32= communications ont été proposées venant de plusieurs universitaires des pays de l’Afrique, de l’Europe et de l’Amérique. Vingt cinq communications ont été retenues. Ce sont ses propositions qui retiendront nos attentions et nous permettrons de mieux comprendre le phénomène vodoun.
Mesdames et Messieurs,
Chers Communicateurs,
Chers Dignitaires
Le vodoun et les religions endogènes, c’est un contrat de fidélité que nous passons avec les ancêtres, avec la nature, avec les Dieux. Le vodoun, c’est aussi l’idée que l’individu est profondément soudé et lié à des forces surnaturelles qui déterminent son comportement et sa conduite au quotidien.
A travers ce colloque, nous espérons apporter notre petite contribution à la réconciliation des Béninois avec leurs croyances endogènes. Réconciliation amorcée lors d’un autre Festival d’envergure internationale : Ouidah 92.
Au cours des deux jours que durera ce colloque, les scientifiques, chercheurs, sachants et érudits venus du monde entier échangeront leurs savoirs et réfléchiront sur ce que peuvent apporter le vodoun et nos religions endogènes aux principaux défis du monde contemporain. Chacun de nous est concerné par ces questionnements et devra apporter sa pierre à l’édification d’un monde réconcilié avec lui-même et avec sa culture.
C’est sur ces mots que je déclare ouvert le colloque scientifique de la deuxième édition du Festival International des arts et civilisation du Vodoun/Orisha.
Bonne réflexion à toutes et à tous.
Vive la culture du Vodoun/Orisha !
Je vous remercie.