Dans le cadre de la deuxième édition du Festival international de Porto-Novo (Fip), s’est ouvert, ce lundi 8 janvier, un colloque pour mieux comprendre le vodoun non pas dans sa dimension culturelle mais plutôt scientifique. Les assises se tiennent à l’Ecole du patrimoine africain de Porto-Novo et prennent fin ce mardi 9 janvier.
« Comment le vodoun peut-il contribuer à répondre aux enjeux mondiaux aujourd’hui ». Ce thème est au cœur d’un colloque scientifique de deux jours qui a démarré ce lundi 8 janvier à l’Ecole du patrimoine africain (Epa) à Porto-Novo. Il s’inscrit dans le cadre de l’agenda de la deuxième édition du Festival international de Porto-Novo (Fip). Ce colloque se veut le volet intellectuel de ce festival officiellement lancé, samedi 6 janvier dernier et qui se poursuit jusqu’au 13 janvier prochain.
Les assises regroupent un aréopage de participants dont des hauts dignitaires des religions endogènes de Porto-Novo et d’ailleurs, des universitaires et autres chercheurs et spécialistes du vodoun. Ces acteurs du monde culturel, scientifique et universitaire vont confronter leurs expériences et présenter le fruit de leurs recherches sur le vodoun dans toute sa dimension scientifique. Il s’agira de ressortir ce que le vodoun a d’essentiel pour contribuer au développement du Bénin.
Les participants auront à faire l’inventaire des pratiques de la culture vodoun, évaluer la place du vodoun dans le développement de Porto-Novo, analyser les pratiques vodoun au Bénin et ailleurs et passer au peigne fin la contribution de la culture vodoun à la science et au développement du Bénin. Ce menu est consistant et est à la mesure des attentes du colloque, apprécie le président du comité scientifique du Festival international de Porto-Novo, Bienvenu Koudjo. Selon lui, le thème en débat est un défi que lance aux participants, le maire de Porto-Novo qui a initié ce colloque scientifique sur le vodoun. Bienvenu Koudjo salue l’originalité de ce thème qui rehausse le festival. Il souhaite que les actes du colloque scientifique soient pris en compte et traduits en actions concrètes pour le faire du vodoun un véritable instrument de développement du Bénin en général et de Porto-Novo en particulier.
Le colloque veut proposer une nouvelle approche aux arts, aux cultures et civilisations vodoun, précise le maire de Porto-Novo, Emmanuel Zossou. Ce thème permettra aux participants de s’interroger sur les liens entre religion, arts, cultures et civilisations.
Suivi des actes du colloque
Il s’agira, en d’autres termes, de mieux faire comprendre le vaudou dans tous ses contours. Emmanuel Zossou semble ne pas être d’accord avec les faux procès faits au vodoun comme étant une pratique obscurantiste et rétrograde. Ces attaques contre le vodoun ne sont pas fondées, défend le maire de Porto-Novo convaincu que le vodoun constitue plus que jamais un réservoir de solutions aux problèmes et projets d’avenir de l’homme. Emmanuel Zossou en veut pour preuves, l’apport de la médecine traditionnelle dans la guérison réussie de certaines maladies qui dépassent parfois la médecine moderne. Il n’occulte pas non plus les pratiques écologiques ancestrales notamment les forêts sacrées dans le cadre de la protection de l’environnement.
Autant de préoccupations qui vont meubler les deux jours que durera ce colloque visant à sceller la réconciliation des Béninois avec leurs religions endogènes, après Ouidah 1992, précise le maire de la capitale.
Une initiative que soutient le préfet de l’Ouémé, Joachim Apithy qui a pris part à la cérémonie d’ouverture du colloque. Pour lui, ce colloque va permettre de replonger dans l’histoire de Porto-Novo, la ville aux trois noms à travers les différentes communications qui seront présentées par d’éminents professeurs d’université. Ce tour d’horizon permettra de laisser des traces à la jeune génération. Il a promis que les résultats du colloque ne resteront pas sans suite. Ils seront exploités pour le bonheur de Porto-Novo, à travers sa richesse culturelle et cultuelle. Le préfet Joachim Apithy invite toute la population à sortir massivement pour visiter les différents sites retenus pour le festival, notamment le musée Honmè, le stade Charles de Gaulle et l’Epa, pour faire rayonner la ville de Porto-Novo au-delà de ses frontières.
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau