Les magistrats voient d’un mauvais œil la réorganisation du Conseil supérieur de la magistrature (Csm). L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a fustigé l’initiative dans un communiqué de presse publié hier mercredi.
L’Unamab est vent debout contre certaines modifications que le Parlement compte imposer au secteur judiciaire. Ses membres n’entendent pas se laisser affaiblir par le pouvoir politique. « (…) Les députés de la majorité parlementaire ont, insidieusement reformé la loi portant composition, organisation, attributions et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature (Csm) en consacrant une prise d’assaut de cette institution par les membres du gouvernement et les représentants du bureau de l’Assemblée nationale», a fustigé l’Union. Pour elle, c’est une «odieuse invasion» dont la finalité est d’asseoir «l’hégémonie du politique sur le pouvoir judiciaire». L’objectif principal, a souligné l’Unamab, est d’organiser des mesures de représailles et de règlement de comptes en violation des recommandations du système des Nations-Unies et l’Organisation Internationale de la Francophonie qui demandent aux Etats-membres d’adopter des instances de gestion de la carrière des magistrats débarrassées de toute incursion politique. « Cette nouvelle atteinte à l’ordre institutionnel issu de la Conférence Nationale, mérite d’être vigoureusement combattue, à l’instar de la disposition tendant à retirer le droit de grève aux magistrats», a indiqué l’Unamab qui a réitéré son engagement à contester le retrait du droit de grève aux acteurs de la justice. Le syndicat a d’ailleurs invité ses membres à ne céder à aucune pression ou à la provocation de certains députés consistant à publier sur les réseaux sociaux et dans la presse les prétendus avantages alloués aux magistrats. L’Union a aussi réaffirmé sa détermination à résister face aux graves menaces planant sur la magistrature.
M. M