Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont animé hier, mercredi 10 janvier 2018, une conférence de presse au siège de l’alliance à Gbédjromèdé. Dans une déclaration liminaire lue par le coordonnateur national Eugène Azatassou, l’alliance dénonce l’attitude du président de l’Assemblée nationale Me Adrien Houngbédji qui, délibérément foule aux pieds la décision Dcc 17-262 du 12 décembre 2017. Le coordonnateur était entouré des députés Valentin Djènontin, AbibaDafia et des anciens ministres Félicien Chabi Zakari et Théophile Yarou.
Le 12 décembre 2017, suite à un recours en inconstitutionnalité formulé par des citoyens béninois, la Cour constitutionnelle a rendu la décision Dcc 17-262 du 12 décembre 2017. Elle stipule que l’Assemblée nationale doit procéder, au plus tard le 21 décembre 2017, à la désignation de ses représentants au sein de la Commission d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée ((Cos-Lépi) qui doit être installé au plus tard le 29 décembre 2017 pour un mandat qui devra prendre fin en juin 2018. Mais à la date d’aujourd’hui (mercredi 10 janvier 2018), constate Eugène Azatassou, aucun signe de l’exécution de cette décision n’est visible dans les actes de l’Assemblée nationale et de son président. Les Fcbe voient dans l’attitude de l’Assemblée nationale un refus de désigner à bonne date, conformément à la loi, les membres du Cos-Lépi et le refus de l‘application des décisions de la Cour constitutionnelle. Face à l’impasse politique qu’une telle situation peut engendrer, le gouvernement, selon les Fcbe, affiche une attitude de complicité avec le Parlement en vue de l’organisation des élections de 2019, 2020 et 2021 avec une liste électorale issue du Ravip et donc non consensuelle. Pour le coordonnateur, il est inadmissible que le gouvernement organise sa liste en choisissant seul l’opérateur Safran de triste renommée et fasse superviser le recensement avec un comité dirigé par un ministre sans le moindre consensus pourtant érigé en principe à valeur constitutionnelle.
Faisant le constat dunon respect des décisions de la Cour par l’Exécutif et l’Assemblée national, Les Fcbe tirent la conclusion que le Parlement est devenu une caisse de résonance d’un gouvernement dirigé par un autocrate, le président de l’Assemblée nationale est animé d’une mauvaise foi suicidaire pour la démocratie, la Constitution est méprisée de façon notoire et la démocratie et le respect des institutions sont en péril. Les Fcbe prennent donc l’opinion publique nationale et internationale à témoins de ces dérives graves et demandent au peuple béninois de prendre ses responsabilités face à la démission de certaines institutions dont le pays s’est doté en vue de l’enracinement de la démocratie et de l’état de droit.
B.H