Le président de l’Assemblée nationale est sorti de ses gonds, ce jeudi 11 janvier, face aux diatribes dont il fait l’objet tant sur les réseaux sociaux que dans la presse. Ces attaques concernent surtout sa gestion de certains dossiers au Parlement notamment le retrait du droit de grève à certains corps de l’Etat dont des magistrats et des agents de santé et la non désignation jusqu’ici des représentants de l’Assemblée nationale au sein du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi (Cos/Lépi), en dépit du dépassement du délai impératif fixé par la Cour constitutionnelle.
Au détour de la cérémonie de présentation des vœux du Nouvel an, Me Adrien Houngbédji est revenu de long en large sur les deux questions qui font couler beaucoup d’encre et de salive. Par rapport au retrait du droit de grève, il a expliqué que c’est avec pincement au cœur que l’Assemblée nationale a adopté les propositions de loi qui suppriment le droit de grève à certains fonctionnaires de l’Etat. « Le droit de grève des magistrats est le fruit d’un long combat. Je me souviens lorsque j’étais moi-même élève magistrat, nous n’avions même pas le droit de nous syndiquer, à plus forte raison le droit de grève. En France, je me souviens que ce sont les magistrats de ma promotion qui ont mené ce combat pour le droit syndical et le droit de grève… C’est ce que nous avons fait ici dans la continuité de ce combat », rappelle le président de l’Assemblée nationale. Mais il note beaucoup d’abus dans l’exercice de ce droit. Ce qui a obligé le Parlement, représentant du peuple, à prendre ses responsabilités pour mettre fin à ces dérapages.
Cette décision a été prise pour protéger les populations qui payent le lourd tribut des grèves perlées surtout des magistrats et des agents de santé, justifie-t-il. « C’est mon devoir de le dire. Je ne sais pas quel sort sera réservé à cette loi par la Cour constitutionnelle. Mais quel que soit ce sort, nous respecterons la décision », assure Me Adrien Houngbédji.
Il embraie avec la polémique relative au dossier sur le Cos-Lépi qui défraie également la chronique. « Il n’est pas imaginable que l’Assemblée nationale n’exécute pas les décisions de la Cour constitutionnelle. Mais de même, nous devons aussi respecter notre Règlement intérieur. Nous devons respecter aussi notre Constitution », explique le président de l’Assemblée nationale. Il dit n’avoir pas désigné les neuf représentants au sein du Cos-Lépi en respect du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui veut que l’institution soit maîtresse de son ordre du jour contrairement à d’autres pays où l’ordre du jour du Parlement peut lui être imposé par une autre institution, notamment le gouvernement.
Me Adrien Houngbédji dit ne pas comprendre ces attaques contre sa personne allant jusqu’à son assignation en justice par un « quidam » avec une astreinte de 100 millions F Cfa à payer par jour de résistance au motif qu’il aurait fait obstacle à l’exécution d’une décision de la Cour constitutionnelle. Il déplore cette procédure provenant du fils de l’une de ses collègues. « Les enfants ne ressemblent pas forcément à ce que font leurs parents. Je n’ose pas qualifier la procédure. Je dirai qu’elle est malheureuse », conclut le président de l’Assemblée nationale?
Th. C. N.