Le conseil des ministres du jeudi 11 janvier a fait le point sur l’état des infrastructures abandonnées sur le champ pétrolifère de Sèmè et pris des mesures provisoires pour préserver l’environnement en attendant leur démantèlement. Vu le prix a payé pour ces travaux, l’opinion publique se pose la question de savoir si le Bénin a réellement bénéficié des avantages substantiels de l’exploitation de cette plateforme pour prendre cette responsabilité.
Selon le conseil des ministres du jeudi 11 janvier, il convient de noter que les infrastructures laissées par la société SAGA PETROLUM sur le champ pétrolifère de Sèmè depuis 1998, date de sa fermeture constituent une menace grave à la fois pour la sécurité des navires, pour l’environnement autant que pour les populations. En 2017, l’état des lieux a révélé une dégradation plus avancée desdites installations d’où l’urgence d’actualiser l’étude de faisabilité pour leur démantèlement.
Ainsi, le gouvernement de Patrice Talon prend ses responsabilités en ce qui concerne ce dossier. En autres mesures prises par l’exécutif on a : informer les autorités du Nigéria et du Togo, pays côtiers voisins, susceptibles d’être affectés par les conséquences d’un déversement accidentel d’hydrocarbures ; entrer en contact avec les agences internationales de gestion des déversements de pétrole et solliciter leur soutien; et, déployer un patrouilleur spécialement pour la surveillance permanente des installations abandonnées sur le champ pétrolifère.
Le fait est évident et face à l’urgence le gouvernement joue d’ores et déjà sa partition par ces différentes mesures. Toutefois, rappelons qu’en 2014, l’évaluation financière pour le démantèlement est de l’ordre de 86.360.000.000 FCFA, alors qu’il était estimé à 35 milliards en 2008 soit une augmentation de 40% en six ans. Il s’agit donc de savoir si le Bénin a vraiment tiré des avantages substantiels de l’exploitation de cette plateforme pour en être à vouloir débourser cette fortune pour les travaux de démantèlement desdits infrastructures surtout avec la morosité économique ambiante.
La facture des travaux de démantèlement, 86 milliard, est assez d’argent qui pourrait servir à réaliser des projets et programmes d’envergure au bénéfice des populations. Une population qui depuis l’avènement du régime dit de la rupture, s’impatiente pour l’amélioration de ses conditions de vie et de travail. Néanmoins, faut-il sacrifié la vie de ces derniers pour peu de frais ?
Non, absolument pas. Il vaut mieux prévenir le mal que de guérir alors, il est une nécessité et très pertinent de procéder au démantèlement desdits installations pour préserver les populations et l’environnement. Car mieux, l’environnement se porterait, mieux la population serait en vie et en bonne santé que le gouvernement pourrait apporter des solutions adéquates pour améliorer leur quotidien.
Il faut donc délivrer un satisfécit à Patrice Talon et ses ministres pour le sens de responsabilité et d’anticipation dans ce dossier. De même, ces derniers méritent encouragement car ils s’attèlent tant bien que mal à mobiliser les ressources nécessaires à l’exécution des travaux.
Enfin, il faille que les dirigeants et autres personnalités en charge de la gestion des affaires publiques fassent preuve d’un tel sens de responsabilité. Hormis, les critiques sur certains points de sa gestion, le sens de responsabilité est une qualité du président Patrice Talon et son gouvernement notamment sur les questions urgentes et d’intérêt général. Car, si les anciens avaient géré la situation convenablement on n’en serait pas à cette étape.
Par ailleurs, que la communauté internationale vienne en soutien au Bénin pour le démantèlement de ces infrastructures puisque les déconvenues de cette situation en cas de défaillance, ira au-delà des frontières béninoises.
Méchac J. AHODI