Grève ! Une fois encore, les usagers des services administratifs subiront le dictat des organisations syndicales. Pendant 72 heures pour les uns et cinq jours sur cinq pour les autres, elles ont décidé de paralyser le pays. Bien vrai que la démocratie est notre plus grande richesse. Notre échelle des valeurs. Cette lutte pour la liberté ne changera pas. Mais, n’occultons pas que telle que définie dans l’article 1er de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, elle consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, le droit de chaque homme n’a de borne que celle qui assure aux autres membres la jouissance de ses mêmes droits.
En un mot, le recours systématique à la grève par les syndicalistes, au détriment des droits des populations, n’est pas la solution. La négociation est une voie royale. Alors, chers barons du syndicalisme, cessez d’angoisser les populations. Car, à la longue, notre pays ne peut pas être l’objet d’une monstrueuse déception. Notre seul et unique adversaire, c’est la pauvreté. Déjà, le Nigeria en mettant de l’ordre dans son économie, nous ramène à notre triste réalité. C’est difficile à entendre, mais, c’est clair et bien vrai que nous sommes héritiers de rien et producteurs de peu. Que nous reste-t-il si ce n’est pas retrousser nos manches et nous mettre tous au travail si nous ne voulons pas être déclassés ?
Mais, apparemment, nous n’avons pas compris qu’avec le recours excessif à la grève, nous courons inexorablement à notre perte. Et si nous n’y prenons garde, le réveil sera douloureux et la pilule de la précarité amère à avaler. A nous de choisir notre destin. A nous d’éviter la fatalité et d’emprunter ensemble au prix du sacrifice de chacun et de tous, le chemin de l’émergence. C’est la voie royale. Et malheur à qui n’aura pas compris qu’il n’y en a pas d’autres !