Les membres des institutions de la République ont présenté hier, au palais de la Marina, leurs vœux au Président de la République et à son gouvernement. Au cours de cette cérémonie qui intervient dans un contexte de crise sociale, Patrice Talon est revenu sur le bien-fondé de ses choix et appelle à une réforme intellectuelle.
En dépit des controverses suscitées par les réformes amorcées et ou envisagées, Patrice Talon se tient droit dans ses bottes. Face aux membres des institutions de la République, notamment l’Assemblée nationale, la Cour Constitutionnelle, la Haute Cour de Justice et la Cour suprême, il a réaffirmé son engagement à aller de l’avant. Et là-dessus, un accent est mis sur les réformes touchant la fonction publique, face aux dysfonctionnements structurels de l’Etat. « Il faut que l’Etat, dans son organisation, dans sa gestion, dans son administration et dans le comportement de ses agents, rende compétitif notre espace économique et social, de manière à assurer la réforme intellectuelle dont vous avez si bien rappelé la nécessité », a martelé Patrice Talon. L’objectif, pour le Chef de l’Etat, est de pouvoir compter sur une administration publique performante pour sortir les populations de la pauvreté et offrir à chaque citoyen, les opportunités d’un réel épanouissement. « Nous devons considérer qu’à se contenter d’être une compilation de droits sans concession, aucune démocratie ne survit au temps », a-t-il ajouté.
Pour une administration de développement
Cette réforme intellectuelle appelée de tous les vœux est une réponse conséquente à la situation de contreperformance qui caractérise l’administration publique et qui s’empire avec la crise sociale actuelle. Partant d’un tableau peu reluisant, le Président Adrien Houngbédji y voit les séquelles d’une « administration de rente » dans un Etat fragilisé, fragmenté, banalisé, descendu de son piédestal, et dans lequel tout, ou presque tout, devrait être reformé. « C’est à une réforme intellectuelle que votre projet nous convie. Il nous convie à dépasser nos égoïsmes catégoriels et nos intérêts inhabituels au bénéfice de l’intérêt général. Il nous convie à un sens plus aiguisé du service de l’Etat et de nos responsabilités. Il nous convie à une vision globale et prospective du développement de notre pays », a déclaré Adrien Houngbédji. Le Président Talon n’a pas manqué de saluer la convergence institutionnelle, dit-il, dans le diagnostic et dans les solutions aux dysfonctionnements structurels de l’Etat.
L’APPEL DE PATRICE TALON À LA CONSCIENCE DE LA RIGUEUR DANS LA GOUVERNANCE AU SOMMET DE L’ÉTAT*
La réponse du Président Patrice TALON, aux vœux des Présidents des Institutions de la , ce mardi16 janvier, ne laisse pas indifférent tout démocrate épris de paix et de justice. *« Nous devons considérer qu’à se contenter d’être une compilation de droits sans concession, aucune démocratie ne survit au temps.* En étant au service des sociétés, elle est nécessairement le reflet des exigences sociales, des contraintes convenues et des charges partagées. »
« Dans cet esprit, il est impérieux que nous nous concentrions sur les efforts particuliers à fournir pour conquérir, avec notre développement, notre dignité ; convenir avec réalisme, courage et détermination que nul ne fournira ces efforts à notre place. *C’est à cette conscience de la rigueur dans la Gouvernance à la tête de l’Etat, que j’appelle encore chacun au cours de cette année 2018. »* Un appel qui, en principe, doit faire tilt dans la tête de tout acteur de développement.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Madame et messieurs les Présidents des Institutions de la République,
La présente cérémonie se tient à un moment où une partie de notre élite intellectuelle, syndicale et politique s’interroge encore et de manière vive, sur la pertinence des choix qui, quoique difficiles, concourent à la construction progressive et durable de notre cher pays.
Notre situation ne nous laisse aucun choix en ce moment où l’aide internationale se fait rare, où nos bras valides immigrent massivement vers l’Europe au péril de leur vie, où nos pays d’Afrique sont traités avec mépris.
Monsieur le Président,
Ainsi que vous venez de le souligner, c’est bien cette réalité qui justifie notre action dont l’objectif vise à terme, à sortir nos populations de la pauvreté, à offrir à chaque citoyen les moyens et les opportunités d’un réel épanouissement et à assurer la crédibilité de l’Etat.
Ces choix difficiles sont en effet nécessaires au redressement de notre Nation.
Au soutien de ce programme, les réformes engagées dans les domaines essentiels à notre vie commune ne suffisent pourtant pas, seules, à inscrire dans la durée le redressement entamé et le rayonnement espéré.
Il faut encore que l’Etat, dans son organisation, dans sa gestion, dans son administration et dans le comportement de ses agents, rende compétitif notre espace économique et social, de manière à assurer la réforme intellectuelle dont vous avez si justement rappelé la nécessité.
C’est le sens des réformes structurelles initiées et adoptées par l’Assemblée nationale, notamment en ce qui concerne le statut de la fonction publique.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Madame et messieurs les Présidents des Institutions,
Je voudrais particulièrement saluer cette convergence institutionnelle dans le diagnostic et dans les solutions aux dysfonctionnements structurels de l’Etat.
Je veux espérer que cette convergence pertinente caractérisera davantage les relations entre les Institutions au cours de cette année 2018.
Chacun réalise bien que la richesse des peuples n’est pas seulement constituée des ressources du sol ou du sous-sol.
Elle résulte surtout de la pertinente et rigoureuse organisation de l’Etat.
Cette organisation est le seul terreau d’épanouissement des initiatives individuelles et collectives, ainsi que de la protection des plus vulnérables d’entre nous.
Monsieur le Président,
Vous avez parfaitement raison car, c’est bien d’une réforme intellectuelle qu’il s’agit pour assurer le développement du Bénin.
Nous devons considérer qu’à se contenter d’être une compilation de droits sans concession, aucune démocratie ne survit au temps.
En étant au service des sociétés, elle est nécessairement le reflet des exigences sociales, des contraintes convenues et des charges partagées.
Dans cet esprit, il est impérieux que nous nous concentrions sur les efforts particuliers à fournir pour conquérir, avec notre développement, notre dignité ; convenir avec réalisme, courage et détermination que nul ne fournira ces efforts à notre place.
C’est à cette conscience de la rigueur dans la Gouvernance à la tête de l’Etat, que j’appelle encore chacun au cours de cette année 2018.
En vous remerciant des vœux d’encouragement que vous venez d’adresser aux membres de mon Gouvernement et à moi-même, je forme à mon tour, à chacun de vous, aux membres de vos institutions respectives ainsi qu’à vos familles, les vœux d’une année accomplie et heureuse au service du Bénin.
Je vous remercie.