L’année 2017 n’a pas été de tout repos pour le gouvernement et les activistes militant pour la sauvegarde des espèces fauniques protégées. Grâce à l’appui technique du programme Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la Flore au Bénin, les forces de sécurité publique ont pris 28 trafiquants en flagrant délit. La justice n’a pas manqué de jouer sa partition pour l’application de la loi.
Durant l’année écoulée, 28 défenses d’éléphants pesant 75,84 kg ont été saisies chez les trafiquants. Ce qui équivaut à au moins 14 éléphants abattus pour alimenter le commerce illégal de l’ivoire au Bénin. Si malgré les nombreuses sensibilisations et les efforts du gouvernement pour protéger les espèces fauniques, 14 éléphants au moins provenant probablement des parcs W et Pendjari ont été tués, il apparait évident que les acteurs doivent redoubler d’ardeur pour traquer les braconniers et les réseaux des trafiquants qui sont décidés à en découdre avec l’éléphant qui est une espèce intégralement protégée par la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin. Des produits de faune illégalement détenus et saisis en 2017, ceux provenant des éléphants battent le record. Cette alerte sonne comme une invite adressée à tous les acteurs qui doivent renforcer leur collaboration afin de protéger cette espèce pour les générations futures. En plus des éléphants, l’appui technique de AALF-Bénin a permis aux forces de sécurité publique de mettre également la main sur 02 pangolins vivants, un patas et 16 carapaces de tortues. Ces produits de faune illégalement destinés à la vente et saisis donnent la preuve que la survie des animaux sauvages est incertaine au regard de ce qui se passe. Déjà, le gouvernement quadrille le terrain. Il faudrait aussi que chaque acteur joue réellement sa partition pour accompagner le pouvoir central.
La justice à l’œuvre
Des décisions de condamnation des trafiquants rendues par la justice, il y en a qui participent véritablement à la lutte contre la criminalité faunique. A l’annonce desdites décisions, la quasi-totalité des activistes n’ont eu d’hésitation aucune à ovationner les acteurs de justice. On se souvient encore de la décision qu’a rendue le tribunal de Kandi qui a condamné un trafiquant à 5 ans d’emprisonnement ferme avec 800.000F Cfa d’amende pour une affaire de commercialisation de 20,09 kg d’ivoire à Gogounou, en octobre 2017. Deux mois plus tôt, en août 2017, deux autres trafiquants ont été respectivement condamnés à 48 et 40 mois de prison ferme par le tribunal de Natitingou. Ils ont été solidairement condamnés à une amende de 400.000F CFA et au paiement à l’Etat béninois de la somme de 3.000.000F CFA à titre de dommages-intérêts. En avril 2017, le tribunal de Parakou a condamné 4 trafiquants à 12 mois d’emprisonnement ferme, à 300.000F CFA d’amende chacun et 15.500.000F CFA de dommages et intérêts à payer solidairement. A l’antipode de ces décisions, il y a eu celles assorties de sursis pour lesquelles les activistes ne cessent de murmurer.
Au regard de la lutte menée en 2017 contre la criminalité faunique, on peut sans risque de se tromper affirmer que chaque acteur doit de nouveau retrousser ses manches et jouer véritablement sa partition pour la sauvegarde des espèces protégées menacées d’extinction.