La loi sur le retrait du droit de grève a fait naître de nouveaux spécialistes au Bénin. Des spécialistes sans diplôme, bien entendu. Sur leur liste, on compte, temporairement, des juristes spécialistes du droit social. Les constitutionnalistes étoilés ne sont pas du reste. Bref, les interprètes de la loi foisonnent dans tous les coins de rue. Pathétique !
Tous s’accrochent à la Constitution du 11 décembre 1990. Chose normale. L’article 31 de cette loi fondamentale mentionne: «L'État reconnaît et garantit le droit de grève. Tout travailleur peut défendre, dans les conditions prévues par la loi, ses droits et ses intérêts soit individuellement, soit collectivement ou par l'action syndicale. Le droit de grève s'exerce dans les conditions définies par la loi.»
Seulement, 12 ans plus tard, l’arsenal juridique s’est vu renforcer avec la loi N°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin. L’article 2 de cette loi indique : «Les dispositions de la présente loi s'appliquent aux personnels civils de l'Etat et des collectivités territoriales ainsi qu'aux personnels des établissements publics, semi-publics ou privés à l'exception des agents à qui la loi interdit expressément l'exercice du droit de grève.»
En clair, la loi sur l’exercice du droit de grève a prévu des restrictions à certains agents de l'État conformément à la même Constitution. Si seulement j’étais un juriste spécialiste du droit social ou bien un constitutionnaliste… ! Malheureusement, je ne suis qu’un technicien de l’information. Un technicien, par ailleurs, observateur de l’animation de la vie sociale et politique. Vivement la décision de la Cour Constitutionnelle ! Si j’étais…
Justin AMOUSSOU