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Conférence parlementaire à Cotonou: Améliorer la représentativité des femmes à l’hémicycle
Publié le vendredi 19 janvier 2018  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le renforcement de la participation des femmes à l’Assemblée nationale est au cœur d’une conférence parlementaire




Le renforcement de la participation des femmes à l’Assemblée nationale est au cœur d’une conférence parlementaire ouverte, ce jeudi 18 janvier à Cotonou. C’est une initiative conjointe de l’Assemblée nationale du Bénin et de l’Union interparlementaire (Uip).

Le Bénin veut améliorer la représentativité des femmes à l’hémicycle. La rencontre parlementaire sur le renforcement de leur participation à l’Assemblée nationale ouverte hier à Cotonou s’inscrit dans cette logique. Elle vise à mieux répondre aux défis rencontrés par les femmes béninoises dans le domaine de la participation à la vie politique et à identifier des solutions adaptées au contexte national pour renforcer leur participation à l’Assemblée nationale.

Pour la première dame du Bénin, Claudine Talon, « La rencontre recherchera des solutions efficaces pour corriger un phénomène hérité de l’organisation ancienne de la société humaine qui, au prétexte de la physiologie humaine du genre masculin, a écarté la femme de la gestion de la cité ». Si cette insuffisance ne relève pas du Bénin, il est temps de la corriger, souligne-t-elle.

La conférence est organisée en collaboration avec l’Union interparlementaire qui place l’égalité entre les hommes et les femmes au cœur de son mandat depuis plusieurs de décennies. La représentante du secrétaire général de l’union, Mariana Duarté Mutzenberg, souligne la nécessité de la forte présence féminine au sein de la Représentation nationale : « Un Parlement au sein duquel, les hommes et les femmes sont représentés est plus légitime et plus efficace. Il permet de mieux cerner la société dans sa diversité et répondre aux besoins et attentes de chacune et de chacun ».

Le tableau qu’elle présente de la représentativité des femmes à l’échelle internationale montre le retard du Bénin en la matière. « Un quart des parlements dans le monde aujourd’hui a au moins 30 % de femmes », relève-t-elle, en citant l’exemple du Rwanda qui a dépassé les 50% de femmes au Parlement. « Il importe d’adapter le contexte national béninois à la réalité internationale », insiste-t-elle.
La première dame du Bénin, Claudine Talon, semble soucieuse de voir ce vœu se concrétiser. « Grâce au nouveau Code électoral que votera l’Assemblée nationale avant les prochaines législatives, le Bénin sortira de la catégorie honteuse des pays à Parlement misogyne », espère-t-elle. Elle poursuit : « Etablir d’autorité la parité ou une meilleure représentation des femmes au sein du parlement sans attendre que celles-ci en fassent leur affaire elles-mêmes par la compétition serait d’un mérite historique pour les auteurs ».
Pour y arriver, elle lance cette exhortation à l’endroit des participants : « recommander à l’endroit des 83 députés à l’Assemblée nationale de voter avant septembre 2018, un nouveau Code électoral comportant une disposition positivement discriminatoire au profit d’une représentativité équitable de la femme au sein du parlement ».

Défis

Ces doléances sont visiblement bien saisies par le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji. Tout en expliquant que le parlement béninois a franchi le cap de la misogynie, il fait observer que le renforcement de la représentativité des femmes au sein de l’hémicycle relève d’un combat de longue date. Sur ce point, il évoque la rencontre de Grand-Popo des 2 et 3 mars 2017 qui s’est penchée sur la question avec, à la clé, la proposition d’augmenter le nombre de femmes à 17 % au lieu de 8 % actuellement.
« Notre Assemblée nationale n’est pas hermétique à l’amélioration de la présence féminine en son sein. Elle sait que les 8% de représentation féminine nous situe très en deçà de la moyenne de la sous-région. Elle sait que le vent de l’évolution qui souffle sur tous les continents est en faveur de la promotion des femmes et que l’objectif, une planète 50/50 d’ici à 2030 n’est pas irréalisable à en juger par les performances de certains pays », développe-t-il.

Pourtant, un an après la rencontre de Grand-Popo, les lignes n’ont pas trop bougé. Il est question pour les différentes opinions présentes à la conférence de s’exprimer à nouveau en connaissance de cause. « Notre ambition est d’instaurer un véritable débat participatif sur la problématique de la promotion des femmes à l’Assemblée nationale », explique-t-il.
Les entraves causées par les lois, les pratiques discriminatoires qui réduisent les chances des femmes sont des disparités à corriger pour accroître leur chance à la vie politique et améliorer leur représentation au Parlement. La conférence aidera les participants à opérer des choix judicieux et pratiques, immédiatement applicables au profit des femmes. Le quota obligatoire est un dispositif à retenir pour amorcer ce changement?
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