En plein 21è siècle, le Bénin enregistre encore de nombreux cas de mariages des enfants et de grossesses en milieu scolaire. Et pour appeler à une mobilisation générale et à une prise de conscience, le Comité de liaison des organisations de défense des droits de l’enfant (Close) et les associations de jeunes membres de la plateforme ‘’Campagne Tolérance Zéro’’ ont tenu hier au Codiam une conférence de presse. Pour le Coordonnateur du Close Norbert Fanou Ako, cette rencontre vise à attirer l’attention des journalistes sur la situation tragique que vivent les enfants au Bénin. Selon lui, les chiffres font froid dans le dos. « Le taux de mariage chez les filles de moins de 18 ans est de 31% et 8,8% pour les filles de moins de 15 ans avec comme pourcentages de filles et 15 à 19 ans actuellement mariées ou en union dans les départements du nord Bénin : Atacora 20, 6%, Alibori 22,4%, Donga : 25,6%, Borgou : 37,2%. Aussi, a-t-on enregistré 2763 cas de grossesses en milieu scolaire au Bénin au cours de l’année scolaire 2016-2017. Le département des collines bat le record avec 472 cas de grossesses, sur 27 166 filles inscrites. Le Zou vient en deuxième position avec 427 cas, sur 32035 filles inscrites. Le Couffo et le Mono enregistrent les plus faibles taux de grossesses avec 37 cas sur 14 690 filles pour le Couffo et 96 cas sur 16822 filles inscrites pour le Mono », a-t-il dit. Pis, poursuit-il, d’octobre à décembre 2017, le département du Borgou a enregistré 111 cas de grossesses au niveau des apprenants des classes de 6ème en terminale de l’enseignement général. Cette situation ne laisse pas indifférentes les associations de jeunes engagées pour le combat. A ce titre, elles ont formulé des recommandations pour endiguer un tant soit peu le fléau. Il s’agit entre autres de la mise en place d’un « cash transfert » aux familles pauvres pour les aider à ne plus donner leurs filles en mariage et de la mobilisation des familles et des communautés pour un environnement social favorable.
Patrice SOKEGBE