A la faveur de la réunion du Bureau politique national de la Renaissance du Bénin ( RB) qu’ils ont présidée le vendredi 19 janvier dernier, Nicéphore Dieudonné Soglo, président d’honneur du parti et son épouse, Rosine Soglo, la présidente fondatrice, n’ont pas caché leur amertume face à la gouvernance actuelle dans le pays. Ils ont en tout premier lieu fait un rappel historique à propos de ce qui a été appelé alors, « Télécommande de Paris » par le président Adrien Houngbédji en 2015 à l’occasion d’une cérémonie solennelle à l’Assemblée pour éviter de prononcer le nom de l’actuel Chef de l’Etat, Patrice Talon. Les deux personnalités évoqueront à cet effet, le cas de Lehady Soglo, qui pour eux, est une « victime expiatoire de celui qui est connu dans notre pays sous le nom de ‘’Télécommande’’ », et s’en prennent à Talon qu’ils soupçonnent d’être le commanditaire tapis dans l’ombre de la crise qui secoue la RB et de celle qui a emporté leur fils de la tête de la mairie de Cotonou. Pour eux, également, le Chef de l’Etat est « responsable des atteintes aux libertés démocratiques et des difficultés actuelles des Béninois notamment l’augmentation de la pauvreté ».
Par ailleurs, Nicéphore et Rosine Soglo ont fait part de la condamnation qu’ils lèvent contre « la violation des décisions de la Cour constitutionnelle et du non-respect des institutions de la République par le gouvernement complice des comportements anticonstitutionnels de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale notamment à propos de la non installation du COS Lépi et du contournement des textes par le président du parlement au sujet de la décision de la Cour à cet effet. ». Ils se disent eux-mêmes « victimes du système Talon » bien qu’ils soient les soutiens de premières heures de Talon lors de la dernière présidentielle au péril de leur vie et qu’ils ont été les parrains de Talon dans les années 90 en l’aidant à se lancer dans la filière coton dont il est le roi aujourd’hui. Mais qu’en guise de remerciement, c’est l’œuvre politique de leur vie, la RB qui est « visée pour être saccagée ».
En présidant en personne la réunion du Bureau Politique et en signant le communiqué qui a sanctionné les travaux, le couple Soglo, malgré le poids de l’âge entend « faire face à l’autocratie en prenant le taureau par les cornes pour faire face aux menaces qui mettent en danger la démocratie béninoise et le pluralisme de pensée et d’opinions. »
Pour avoir été, par ailleurs, pour l’un, Chef du gouvernement pendant la transition en 1990 et Président de la République ayant mis en place les outils et institutions constitutionnelles de contre-pouvoir et de régulation du système démocratique béninois, et pour l’autre, doyenne députée à l’Assemblée nationale, Nicéphore et Rosine Soglo n’acceptent pas que « les députés et le Président de la République, des personnes élues par le peuple et investies des charges de sauvegarder les acquis démocratiques, choisissent de saccager la constitution et de trahir les Béninois. »
Entre autres sujets abordés, il est à noter qu’en dépit du fait qu’ils portent des appréhensions sur le Ravip qu’ils suspectent d’être un « instrument de fraude électorale en préparation pour les prochaines élections », ils ont fait preuve de sagesse en demandant à leurs militants et à tous les Béninois d’aller se faire enrôler, preuve d’une sagesse digne des personnalités de leur rang.
COMMUNIQUE DU BUREAU POLITIQUE NATIONAL DE LA « RENAISSANCE DU BENIN »
Le Bureau Politique National de la « Renaissance du Bénin », s’est réuni à son siège à Kouhounou le Vendredi 19 Janvier 2018, sous la présidence de Mme Rosine VIEYRA SOGLO, Présidente Fondatrice et du Président Nicéphore Dieudonné SOGLO, Président d’Honneur.
Après examen des différents points inscrits à l’ordre du jour et à l’issue des débats, le Bureau Politique National a fait l’amer constat que, après trois décennies depuis l’historique Conférence des Force Vives de la Nation et depuis bientôt deux ans de l’avènement du régime dit de la « Rupture », les béninois découvrent que la fatalité est loin d’être vaincue. Le Bureau Politique National porte à l’attention de l’opinion nationale et internationale ce qui suit :
Le Parti « Renaissance du Bénin » traverse une crise depuis la dernière élection présidentielle. Elle s’est traduit par le départ de certains membres du parti, qui se sont donnée comme mission de travailler à la destruction de notre commune, la « RB ». ce n’est pas la première fois que cela arrive, mais notre peuple est vacciné et de surcroît, il a de la mémoire et de la reconnaissance pour le travail et les sacrifices consentis par notre Parti la « RB » pour la renaissance de notre patrie.
Au lieu de laver le linge sale en famille, comme c’est la tradition, ceux-ci avec le concours du pouvoir, ont tenté d’arracher illégalement le Parti à son Président légitime, Monsieur Léhady Vinagnon SOGLO.
Victime expiatoire de celui qui est connu dans notre pays sous le nom de « Télécommande », Léhady Vinagnon SOGLO, s’est vu suspendu, puis révoqué dans une illégalité totale, de son poste de Maire de Cotonou. Il a dû quitter le pays pour échapper aux sbires lancés à ses trousses.
Le Bureau Politique National, adresse ses sincères félicitations et encouragement à nos militantes et militants, sympathisantes et sympathisants, qui de par leurs actes, continuent de maintenir haut le flambeau du Parti et les invite à rester vigilants et à travailler pour le renforcement de la Démocratie et de l’Etat de Droit.
Notre peuple est consterné par les signes avant-coureurs de la restauration d’un système que notre pays et la plupart des pays africains ont définitivement rangé dans les poubelles de l’histoire. Prenons garde au retour de la violence sous toutes ses formes et retrouvons la philosophie qui nous guidait lors de la Conférence Nationale, ayant pour base, le pardon et la non-violence. Retrouvons au plus vite, tous les bienfaits de la jarre trouée du Roi Guézo qui nous invite à l’union. Car l’heure est très grave, surtout après la bombe qui a éclaté en Lybie, où nos frères et sœurs sont devenus des marchandises vendues à quatre cent dollars, pièce. C’est un crime contre l’Humanité.
L’actualité nationale est marquée par :
La mise en œuvre du RAVIP.
La Cour Constitutionnelle, au cours de mois de Décembre 2017, a rendu une décision indiquant que, c’est la LEPI qui doit servir de base pour toutes les élections jusqu’en 2021. Malgré cela, le gouvernement procède actuellement à un Recensement Administratif à Vocation d’Identification de la Population (RAVIP). Cela soulève des contestations à propos de la procédure de sélection de l’Opération et surtout de la sous-représentation de l’opposition au sein de l’équipe de pilotage : toutes choses susceptibles d’ouvrir la voie à la fraude électorale pour les prochaines consultations démocratiques. Néanmoins, le Bureau Politique National de la « Renaissance du Bénin », invite tous les militants et sympathisants et tout le peuple à se faire massivement enrôler, car deux précautions valent mieux qu’une. Il invite par ailleurs toutes les autorités politiques à respecter les décisions de la Haute juridiction, la Cour Constitutionnelle.
La crise sociale
Nous voici à la veille du Vingt Huitième Anniversaire de notre Conférence Nationale Souveraine, qui nous a laissé en héritage le Renouveau Démocratique. Ce dernier, tout le monde le sait, nous a légué : la Dignité, le multipartisme, la séparation des pouvoirs, l’alternance, la limitation à Cinq ans, renouvelable une fois, de la durée du Mandat Présidentiel, la Liberté d’Opinion et d’Association, en un mot l’Etat de Droit. Ce qui a permis au Gouvernement de Transition d’alors de s’engager sur les chantiers de :
La Consolidation de la Démocratie, en raffermissant les bases de l’Etat de Droit ;
Du Redressement de l’économie, par une politique d’assainissement et de croissance en vue du développement et ;
Du renforcement des Solidarités, par un juste partage des fruits de l’effort commun et une attention particulière pour les couches sociales les plus défavorisées.
On peut comprendre dans ces conditions, les préoccupations du Bureau Politique National, devant les conclusions des derniers rapports du FMI, qui indiquent que malgré une croissance non partagée de 5,2% ces trois dernières années, quatre béninois sur dix vivent aujourd’hui en dessous du seuil minimal de la pauvreté. Les couches les plus vulnérables étant les petits commençants, les artisans, les paysans, les personnes du troisième, les bas revenus et la cohorte des chômeurs
C’est pourquoi, le Bureau Politique National estime qu’il faut faire respecter le droit de grève consacré par notre constitution et félicite la cour Constitutionnelle pour sa juste décision. Il en appelle donc au respect des acquis démocratiques et apporte tous son soutien aux valeureux travailleurs de toutes les catégories socio professionnelles dans leurs luttes pour de meilleures conditions de vie de travail, et invite le gouvernement à valoriser le dialogue social.
Le bureau politique, pour terminer, présente ses vœux les plus affectueux aux militantes et militants, sympathisantes et sympathisants et à tout notre vaillant peuple, car plus que jamais, malgré les obstacles, nous allons résolument vers la terre promise
Vive « la renaissance du Bénin »
Vive le Bénin.
Pour le bureau politique national de la « RENAISSANCE DU BENIN »
Président d’Honneur Présidente Fondatrice
Nicéphore Dieudonné SOGLO Rosine VIEYRA SOGLO
Rastel DAN