L’Assemblée nationale autorise le chef de l’Etat à ratifier le Protocole à l’acte constitutif de l’Union africaine relatif au Parlement panafricain adopté à Malabo en Guinée équatoriale le 27 juin 2014. Le projet de loi a été adopté à l’unanimité des députés présents et représentés.
Le Bénin est désormais en phase avec la réforme visant à muter le Parlement panafricain en un organe législatif de plein pouvoir capable de voter des lois opposables aux Etats membres de l’Union africaine. Cet engagement est traduit à travers l’adoption, par à l’Assemblée nationale, du projet de loi portant autorisation de ratification du Protocole à l’acte constitutif de l’Union africaine relatif au Parlement panafricain adopté à Malabo en Guinée équatoriale le 27 juin 2014. Le dossier a été adopté à l’unanimité des députés présents et représentés. Ce vote autorise le chef de l’Etat à ratifier le protocole.
Selon le rapport de la commission chargée des relations extérieures examiné par la plénière, l’intérêt du Bénin à ratifier le protocole est multiple. Cette ratification témoigne de la volonté du gouvernement béninois de permettre à l’Union africaine et au Parlement panafricain d’atteindre leurs objectifs. Ainsi, le Bénin pourra tirer profit des diverses réalisations liées à l’atteinte de ces objectifs et bénéficiera aussi de toutes les dispositions communautaires de solidarité, de sécurité et d’infrastructures.
La ratification de ce protocole viendra en fait combler un grand vide.
En effet, depuis sa création en mars 2004, le Parlement panafricain a formulé des recommandations importantes, notamment dans les domaines de la paix, de la sécurité, de la lutte contre la famine, des changements climatiques et des déplacements en Afrique. Malheureusement, ces recommandations n’étant pas des lois contraignantes opposables aux Etats membres de l’UA, elles n’ont pas connu de suite. C’est ainsi qu’il a été décidé de transformer le Parlement panafricain en un organe disposant de pouvoirs législatifs qui élaborent des lois-types qui peuvent, une fois adoptées par les différents Etats, s’appliquer à tout le continent, renseigne le rapport de la commission chargée des relations extérieures présidée par le député Nassirou Bako Arifari.
Cette ratification fait du Bénin le douzième pays sur les 54 Etats membres de l’Union africaine à avoir adhéré à ce protocole.
Un acte de portée internationale
Le député Nourénou Atchadé a particulièrement félicité le président de l’Assemblée nationale pour son investissement personnel à favoriser l’examen et l’adoption de ce dossier. Selon lui, Me Adrien Houngbédji vient de tenir parole. Il a respecté la promesse qu’il a faite au président du Parlement panafricain, Roger Nkodo Dang, qu’il a reçu en audience à son cabinet, lors de sa visite au Bénin, les 24 et 25 septembre 2016, dans le cadre d‘une tournée pour faire le plaidoyer auprès des autorités compétentes. Nourénou Atchadé, membre du Parlement panafricain, se réjouit de ce vote au même titre que ses collègues Claudine Prudencio, Rosine Dagniho, Corneille Padonou et Justin Agbodjèté. Cette autorisation de ratification est un acte de portée internationale, estime-t-il.
L’honorable Marcellin
Ahonoukoun salue aussi ce vote qui vient booster l’intégration africaine. Il souhaite que les chefs d’Etat des pays d’Afrique maintiennent le cap jusqu’à la création des Etats Unis d’Afrique. La concrétisation d’un tel projet comme aux Etats-Unis d’Amérique, sonnera le glas de certains maux qui minent le continent tels que le terrorisme, la corruption, le pillage des ressources surtout naturelles, la traite des Noirs, soutient Rosine Vieyra Soglo.
Une position partagée par ses collègues Claudine Prudencio et Rosine Dagniho. Elles se réjouissent que le Bénin soit dorénavant cité parmi les pays précurseurs de la mutation du Parlement panafricain en un organe législatif. Rosine Dagniho se dit très contente de constater que les représentants du Parlement du Bénin au sein de cette institution régionale auront la tête haute à l’ouverture des travaux de la prochaine session ordinaire du Parlement panafricain prévue pour le 2 mars prochain en Afrique du Sud. Ils ne feront plus profil bas chaque fois que sera évoqué le niveau d’évolution du processus de cette réforme au niveau du Parlement panafricain.
La session budgétaire 2017 close
Le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji a procédé à la clôture ce mardi 23 janvier, de la deuxième session ordinaire de l’année 2017 encore appelée session budgétaire, ouverte le 26 octobre 2017. Il a clos les travaux en application de l’article 87 de la Constitution du 11 décembre 1990 qui prescrit qu’une session ne peut durer plus de trois mois.
Les députés sont donc en congés jusqu’à l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2018 prévue pour au plus tard la première quinzaine du mois d’avril prochain. Mais ils n’auront pas apparemment beaucoup de temps de repos. Ils pourraient avoir des sessions extraordinaires au regard du nombre important de dossiers en instance d’être examinés. De même, de nombreux séminaires de renforcement de capacités les attendent déjà notamment sur le blanchiment d’argent et sur la proposition de loi portant nouvelle charte des partis politiques au Bénin.
THIBAUD C. NAGNONHOU, A/R OUÉMÉ-PLATEAU