Le gouvernement béninois a signé avec Port of Antwerp International (PAI) un contrat en vue de la gestion déléguée du Port autonome de Cotonou (PAC). Ce contrat signé le 08 janvier dernier vise à relancer le trafic au port, après des années consécutives de baisse. Selon le contrat déjà en cours d’exécution, la société belge pourrait faire appel à toutes sortes de compétences nécessaires à l’accomplissement de sa mission. Il s’agit entre autres du directeur général et ses adjoints, ainsi que des directeurs techniques. En clair, PAI aura la haute main sur la gestion du personnel et pourrait faire intervenir des compétences extérieures, soit nationales ou internationales. La durée du contrat est de trois ans renouvelable, assortie d’une période d’observation de trois mois, à compter de sa date de signature. PAI a le droit de procéder à un audit du PAC en vue de revoir en profondeur son organisation. Le but visé est de parvenir à relancer le fret qui, selon un récent rapport, a connu une baisse de 47% ces trois dernières années, au profit des ports voisins, notamment ceux de Lomé au Togo et de Téma au Ghana. Sont indexés entre autres la pratique des faux frais au niveau du cordon douanier, la mauvaise gestion du patrimoine portuaire et l’incompétence de certains dirigeants. En dix ans, seuls deux DG sur la multitude nommée sont issus du sérail portuaire. Selon nos informations, c’est le Chef de l’Etat qui a en personne piloté le dossier, au regard de l’importance stratégique du port qui assure 45 à 50% des recettes de l’Etat dont 80 à 85% des recettes douanières. Il s’est basé notamment sur une étude comparative fouillée des coûts aux ports concurrents de Lomé, Téma et San Pédro (Côte-d’Ivoire). Mais les syndicats du port exhibent les résultats de 2017 car malgré les inquiétantes baisses de trafic en 2015 et 2016, la société a repris des couleurs. Selon la directrice générale actuelle, Huguette Amélie Amoussou, l’année 2017 a enregistré au port de Cotonou un trafic de marchandises en augmentation, passant de 25 milliards en 2016 à plus de 32 milliards en 2017, avec une perspective de 40 milliards au 31 décembre 2018.
Olivier ALLOCHEME