L’Union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB) lève son mot d’ordre de grève, frein au bon fonctionnement des Tribunaux depuis peu. Cette décision résulte de son assemblée générale du mardi 30 janvier, à Cotonou. Nonobstant, les magistrats n’entendent pas subir les conséquences de leur mouvement de débrayages et menacent à l’effet le gouvernement.
Enfin ! Les magistrats retournent au travail après plusieurs semaines de blocage de la justice du fait de la grève lancée par l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB). Après donc des dizaines de jours de préjudice opérée à l’encontre les justiciables, ils refusent d’assumer les conséquences de leurs actes et cherchent à intimider le gouvernement. « En cas de défalcation ou de procédure disciplinaire, la grève reprend corps », ont-ils laissé entendre.
Pourtant, les magistrats, en qualité de parfaits praticiens du droit, sont les mieux placés pour savoir qu’une grève contraire aux dispositions juridiques en la matière appelle des sanctions, en l’occurrence la défalcation sur salaire. Alors sur cette base, il convient de noter qu’une pareille décision du gouvernement serait à raison.
Par ailleurs, les magistrats arborant la tunique de praticiens du droit savent qu’une réquisition de leur ministre de tutelle est un acte administratif. Qu’en tant que tel, elle doit être exécutée avant toute réclamation. Les magistrats réquisitionnés auraient donc dû répondre présents à leurs postes de travail et, en même temps, attaquer l’acte devant les juridictions administratives. Ils savent que c’est une faute disciplinaire qu’ils ont commise.
Fort desdits aspects, il y a lieu de croire à un chantage des magistrats qui refusent d’assumer les conséquences de leurs actes. Pire, se faisant, ils sont loin d’être un exemple du moins au bon sens du terme pour les autres travailleurs.
L’action du garde des sceaux est juste
Les mis en cause dans le dossier CNSS/BIBE devraient être présentés au juge ce mardi 30 janvier 2018. Hélas, la cour n’a pu se penché sur leurs cas, du fait de la grève et surtout de la non-exécution des réquisitions. Certainement des jours d’attente encore pour eux. La preuve que c’est l’attitude des magistrats qui retourne les mis en cause en prison pour un temps, sans avoir vu le juge. Et cela montre a posteriori que le ministre de la Justice, Joseph Djogbénou a eu raison en procédant à la réquisition de certains magistrats. Si les magistrats avaient exécuté les réquisitions, les mis en cause auraient vu le juge et leur dossier aurait peut-être connu une avancée.
Méchac J. AHODI