Le 1er Questeur de l’Assemblée nationale, 7ème législature, Valentin Aditi Houdé et le 2ème Questeur, Boniface Yèhouétomè assistés du Directeur de la Questure, ont donné un point de presse ce jeudi 1er février 2018 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. Ceci, pour répondre à leur collègue, le député Basile Léon Ahossi, qui récemment déclaré sur une chaîne de télévision privée que les comptes de l’Assemblée nationale sont au rouge et qu’il y a une mauvaise gestion de l’institution. Dans son intervention hier au cours dudit point de presse, le député Valentin Aditi Houdé, a balayé du revers de la main toutes ces accusations. Pour lui, le député Basile Léon Ahossi, ferait mieux d’aller régler son problème avec le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji s’il en a un au lieu « d’intoxiquer » les populations. Toujours selon lui, rien ne saurait justifier de telles déclarations de son collègue Léon Basile Ahossi d’autant plus que toutes les procédures sont respectées au Parlement en matière de finances. Par ailleurs, il invite le même collègue à se conformer aux dispositions de l’article 22 du Règlement intérieur qui lui donne le droit à la vérité au sur tout sujet relatif à la gestion aussi bien administrative que financière de l’institution.
Extrait de la réponse du député Valentin Aditi Houdé à son collègue Léon Basile Ahossi
« …Merci d’être venu au Parlement à la quête de la manifestation de la vérité. L’un de nos collègues aurait dit un certain nombre de choses sur Canal 3 et relayées sur les réseaux sociaux. Le collègue affirme de manière péremptoire que les comptes de l’Assemblée nationale sont au rouge (...) Le 2ème Questeur et moi-même sommes les gestionnaires en matière administrative et financière de l’Assemblée nationale du Bénin jusqu’à nouvel ordre. Les comptes sont au rouge ! Même si les comptes de l’Assemblée nationale sont au rouge, je pense que le canal choisi pour l’exprimer n’est pas le bon. Pour le moment, nos comptes ne sont pas au rouge. Le collègue qui prétend que les comptes sont au rouge, je pense que si vous le voyez, il vous dira qu’il a été régulièrement payé avant la fin du mois de janvier. Le personnel civil et militaire de notre institution a été régulièrement payé. Nous continuons comme par le passé à satisfaire à nos obligations vis-à-vis de nos prestataires. Je pense que le monde que nous vivons est un monde où il peut y avoir des problèmes entre individus. Mais transposez des problèmes personnels au niveau de toute une institution, c’est extrêmement grave. Le collègue qui a parlé, c’est un frère et un ami à moi. Nous nous connaissons depuis 1971. Ça fait tout au moins 47 ans aujourd’hui. Quand vous avez un frère qui est à la tête d’un cercle de décision et qu’il y a un problème, je pense qu’on peut se référer pour aller à la quête de la vérité. Je n’ai pas vu mon frère. Or d’habitude, nous nous fréquentons. Il connaît chez moi, je connais chez lui. Il connaît le bureau puisqu’il est député. Il m’a pas posé la question de savoir si on est en difficulté (…) Selon nos prescriptions ici, le président de l’Assemblée nationale est tenu de présenter son rapport d’activité tout au moins deux fois par an. Et de mémoire d’homme, depuis que nous sommes ici, le rapport d’activités du président Houngbédji, à une seule exception, a été voté à 100%. La seule exception, c’est le dernier rapport qui a connu 82 voix pour et 01 voix contre. Le seul député qui a voté contre, ce n’est pas ce collègue qui est allé faire des déclarations tendancieuses. Mais c’est le collègue Atao Hinnouho qui a pu oser dire qu’il n’est pas d’accord avec le rapport. Même celui qui est allé déclarer que les comptes sont au rouge a voté pour ce rapport là. C’est pour dire que tout est écrit ici et le Règlement intérieur de notre Assemblée nationale en son article 22 stipule : « Tout député peut adresser au Président de l’Assemblée nationale des questions écrites ou orales sur ses activités et sa gestion. Le Président dispose d’un délai de quinze jours pour répondre ». Donc, si quelqu’un parmi nous ici estime que ça ne va pas, la voie est tracée. Ce n’est pas en faisant l’option d’aller intoxiquer le peuple qu’on peut régler un problème. Nous, nous appelons ça de l’intoxication. Si le collègue a un quelconque problème avec notre président, je pense que nous sommes ici et il peut aller le voir. Il ne sert à rien de faire l’option de tout voir en noir. Pour eux, rien ne marche dans le pays. Le collègue n’est pas le seul Béninois. Il a parlé des motos que nous avons achetées. Est-ce que c’est un crime d’avoir doté notre Parlement de motos ? Le président de l’Assemblée nationale doit se déplacer sous escorte. Ça fait partie des attributs du pouvoir. C’est la présidence de la République qui mettait les motos à la disposition de l’Assemblée nationale. A un moment donné, en pleine circulation, les motos envoyées tombaient en panne et le président est obligé de continuer sans escorte. Nous avons voulu palier à cet état de choses et nous ne faisons rien au niveau de la questure sans que ça ne fasse le circuit. Le président de l’Assemblée nationale est l’ordonnateur du budget. Les deux questeurs sont là. Avant que les deux questeurs ne signent, un travail préparatoire se fait au niveau de la questure. Quand les besoins sont exprimés, ces besoins là passent par le délégué du contrôle financier qui approuve d’abord avant que ça ne viennent au niveau des deux questeurs et le président de l’Assemblée nationale en tant qu’ordonnateur doit signer d’abord (...) Des règlements de compte à n’en plus fini ! On peut être candidat et si Pierre ou Jacques ne vote pas pour vous et dès que vous accédez à un niveau, il faut lui régler des comptes. Si vous êtes candidat, vous passez ou vous échouez. Ce n’est pas parce que quelqu’un a échoué qu’il va chercher à régler des comptes ailleurs où ça n’existe même pas. Notre règlement intérieur est notre Coran et à notre Bible ici. Ce n’est pas parce qu’on vous ouvre le micro qu’il faut se permettre de dire des insanités sur les autres. Nous avons été dans de cercles de décisions. Mais par moment, nous prenons du recul et nous réfléchissons. Ce qu’on dit pour intoxiquer, si c’est la manière choisie pour s’opposer à un régime, je crois que ce n’est pas la meilleure. Disons la vérité au peuple. Il n’y a pas de peur à dire la vérité. Mais quand on n’a pratiquement rien à dire, il n’y a pas de mot plus fort que le silence. C’est un frère et un ami. Je n’aurais pas souhaité parler de lui jusqu’à ma mort. Mais ce qui touche l’ordonnateur du budget touche le gestionnaire du budget. Il faut aussi qu’on vous explique que le budget que nous votons est décaissé par 25%. Ce n’est pas parce qu’on a voté le budget que l’Etat dépose la totalité à la disposition de la questure pour être dépensée. On vous donne 25% entre le 1er janvier et le 31 mars, 25% entre le 1er avril et le 30 juin, 25% entre le 1er juillet et le 30 septembre et 25% pour le reste de l’année. Au fur et à mesure que ça arrive, nous essayons de planifier les dépenses. Quelqu’un peut venir nous réaliser des travaux, mais ce n’est pas le jour où il réalise qu’il doit être payé. Nous pouvons devoir aux gens, mais cela ne veut pas dire que nous sommes insolvables. L’Assemblée nationale n’est pas insolvable. Le même collègue se serait déplacé vers un ancien président de notre institution pour savoir où sont passés les milliards de Fcfa qu’il a laissés comme si un reliquat laissé n’est pas destiné à la consommation. Depuis la colonisation et de mémoire d’homme, c’est sous le président Houngbédji que depuis le portail qu’on voit un bâtiment pour loger les députés. Quand vous demandez des moyens à l’Etat pour réaliser des projets et que vous ne les réalisez pas, c’est là une preuve de mauvaise gestion… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN