En réponse aux propos de l’honorable Léon Basile Ahossi sur la chaine de Télévision Canal3 Bénin dimanche dernier, où il dénonçait, la viduité de la caisse de l’Assemblée Nationale, les honorables Valentin Aditi Houdé et Boniface Yèhouétomè, respectivement 1er et 2è questeur de l’Assemblée Nationale ont apporté un démenti aux allégations de leur collègue qui selon eux faisait de l’intoxication. C’était lors d’un point de presse animé ce jeudi 1er février 2018 à la salle Sacca Kina sise au palais des gouverneurs à Porto-Novo.
C’est un point de presse pour clarifier certaines rumeurs faisant écho dans la presse et sur les réseaux sociaux pour la manifestation de la vérité. En effet, l’honorable Basile Ahossi aurait affirmé que les comptes de l’Assemblée Nationale sont au rouge.’’ Nous sommes là pour dire ce que nous pensons de la déclaration car nous sommes les gestionnaires en matière administrative et financière de l’Assemblée Nationale ; même si les comptes sont au rouge, le canal choisi n’est pas bon’’ a déploré le premier questeur Valentin Houdé. Il poursuit :’’ pour le moment, les comptes ne sont pas au rouge et d’ailleurs le député a été régulièrement payé en tout cas jusqu’à la fin du mois de janvier 2018. En témoigne également la régularité dans le paiement des salaires aux personnels civils et militaire. Dans aucune société on ne pourrait assister à une gestion sans faille mais si tel était le cas, plusieurs canaux sont disponibles pour des interpellations mais transposer les querelles personnelles sur toute une institution de la république est malhonnête’’ selon Valentin Houdé. Ayant voté favorablement pour tous les rapports d’activités du président de l’Assemblée Nationale, l’attitude de Léon Basile Ahossi est comparable à celui qui, au nom de la politique ne veut voir que du ‘’noir’’ partout. S’agissant des motos payées, le questeur explique que c’est juste dans la vision de mettre fin aux difficultés causées par les motos envoyées depuis le palais de la présidence que l’Assemblée Nationale a décidé de se procurer à elle-même les motos. Au sujet de l’utilisation faite des fonds disponibles sous la gestion du professeur Mathurin Nago, Valentin Houdé rappelle qu’ils ont servi à construire le nouveau bâtiment qui accueille désormais les députés qui, par le passé se réfugiaient sous les arbres lors des suspensions de la plénière.
Charles HONVOH
Extrait de la déclaration du 1er questeur
« …Merci d’être venu au Parlement à la quête de la manifestation de la vérité. L’un de nos collègues aurait dit un certain nombre de choses sur la Télévision Canal 3, relayé sur les réseaux sociaux. Le collègue affirme de manière péremptoire que les comptes de l’Assemblée nationale sont au rouge (…) Le 2ème Questeur et moi-même sommes les gestionnaires en matière administrative et financière de l’Assemblée nationale du Bénin jusqu’à nouvel ordre.
Je pense que le canal choisi pour l’exprimer n’est pas le bon. Pour le moment. Le collègue qui prétend que les comptes sont au rouge, je pense que si vous le voyez, il vous dira qu’il a été régulièrement payé avant la fin du mois de janvier. Le personnel civil et militaire de notre institution a été régulièrement payé. Nous continuons comme par le passé à satisfaire à nos obligations vis-à-vis de nos prestataires. Dans le monde où nous vivons il peut y avoir des problèmes entre individus. Mais transposer des problèmes personnels au niveau de toute une institution, c’est extrêmement grave. Le collègue qui a parlé, c’est un frère et un ami à moi. Nous nous connaissons depuis 1971. Ça fait tout au moins 47 ans aujourd’hui. Quand vous avez un frère qui est au niveau d’un cercle de décision et qu’il y a un problème, je pense qu’on peut se référer à lui pour aller à la quête de la vérité. Je n’ai pas vu mon frère. Or d’habitude, nous nous fréquentons. Il connaît chez moi, je connais chez lui. Il connaît le bureau puisqu’il est député. Il ne m’a pas posé la question de savoir si on est en difficulté ou pas
(…) Selon le règlement intérieur, le président de l’Assemblée nationale est tenu de présenter son rapport d’activités tout au moins deux fois par an. Depuis que nous sommes ici, le rapport d’activités du président Houngbédji a été voté à 100%, à une seule exception près. La seule exception concerne le dernier rapport qui a connu 82 voix pour et 01 voix contre. Le seul député qui a voté contre, ce n’est pas ce collègue qui est allé faire des déclarations tendancieuses. Mais c’est le collègue Atao Hinnouho qui a pu oser dire qu’il n’est pas d’accord avec ce qui a été présenté. Celui qui est allé déclarer que les comptes sont au rouge a voté pour ce rapport-là. C’est pour dire que tout est écrit ici et le Règlement intérieur de notre Assemblée nationale en son article 22 stipule : « Tout député peut adresser au Président de l’Assemblée nationale des questions écrites ou orales sur ses activités et sa gestion. Le Président dispose d’un délai de quinze jours pour répondre ». Donc, si quelqu’un parmi nous estime que ça ne va pas, la voie est tracée. Ce n’est pas en faisant l’option d’aller intoxiquer le peuple qu’on peut régler un problème. Nous, nous appelons ça de l’intoxication.
Si le collègue a un quelconque problème avec notre président, je pense qu’il peut aller le voir. Il ne sert à rien de faire l’option de tout voir en noir. Pour eux, rien ne marche dans le pays. Le collègue n’est pas le seul Béninois.
Il a également parlé des motos que nous avons achetées. Est-ce que c’est un crime d’avoir doté notre Parlement de motos ? Le président de l’Assemblée nationale doit se déplacer sous escorte. Ça fait partie des attributs du pouvoir. C’est la présidence de la République qui mettait les motos à la disposition de l’Assemblée nationale. A un moment donné, en pleine circulation, les motos envoyées tombaient en panne, obligeant le cortège du président à continuer sans escorte. Nous avons voulu palier à cet état de choses. Nous ne faisons rien au niveau de la questure sans que cela ne suive le circuit légal. Le président de l’Assemblée nationale est l’ordonnateur du budget. Avant que les deux questeurs n’apposent des signatures sur un document, un travail préparatoire se fait au niveau de la direction de la questure. Quand les besoins sont exprimés, ces besoins passent par le délégué du contrôle financier qui approuve d’abord avant qu’ils ne viennent au niveau des deux questeurs ; le tout après l’approbation préalable du président de l’Assemblée nationale en tant qu’ordonnateur (…)
Je mets toutes ces agitations sous le compte des règlements de compte à n’en plus fini ! Si Pierre ou Jacques ne vous soutient pas afin de vous aider à accéder à un poste, il faut lui régler des comptes. Si vous êtes candidat, vous passez ou vous échouez. Ce n’est pas parce que quelqu’un a échoué qu’il va chercher à régler des comptes par ailleurs. Notre règlement intérieur est notre Coran et notre Bible ici. Ce n’est pas parce qu’on vous ouvre le micro qu’il faut se permettre de dire des insanités sur les autres. Nous avons été dans de cercles de décisions. Mais par moment, nous prenons du recul et nous réfléchissons. Si intoxiquer est la manière choisie pour s’opposer à un régime, je crois que ce n’est pas la meilleure. Disons la vérité au peuple. Il n’y a pas de peur à dire la vérité. Mais quand on n’a pratiquement rien à dire, il n’y a pas de mot plus fort que le silence. C’est un frère et un ami. Je n’aurais pas souhaité parler de lui jusqu’à ma mort. Mais ce qui touche l’ordonnateur du budget touche le gestionnaire du budget.
Il faut aussi qu’on vous explique que le budget que nous votons est décaissé par trimestre, à raison de 25% à chaque fois. Ce n’est pas parce qu’on a voté notre budget, que l’Etat dépose la totalité à la disposition de la questure pour être dépensée. On vous donne 25% entre le 1er janvier et le 31 mars, 25% entre le 1er avril et le 30 juin, 25% entre le 1er juillet et le 30 septembre et 25% pour le reste de l’année. Au fur et à mesure que les décaissements arrivent, nous essayons de planifier les dépenses. Quelqu’un peut venir nous réaliser des travaux, mais ce n’est pas le jour où il réalise qu’il doit être payé. Nous pouvons devoir à des prestataires, mais cela ne veut pas dire que nous sommes insolvables. L’Assemblée nationale n’est pas insolvable.
Par ailleurs, Le même collègue se serait déplacé vers un ancien président de notre institution pour savoir où sont passés les milliards de FCFA qu’il aurait laissés. Un reliquat laissé est destiné à la consommation. En partant au mois de mai l’ancienne équipe ne peut pas avoir déjà consommé tout le budget qui couvre jusqu’en décembre de l’année. L’équipe qui s’installe poursuit la consommation comme c’est le cas à chaque législature
Depuis la colonisation, c’est sous le président Houngbédji que depuis le portail on voit désormais un nouveau bâtiment érigé dans l’enceinte du palais des gouverneurs de Porto-Novo destiné à loger les députés. Grâce à cette réalisation nous sommes en mesure aujourd’hui de trouver un bureau pour plus de la moitié des députés. Vous en verrez de moins en moins à trainer sous les manguiers entre deux séances plénières. Quand vous demandez des moyens à l’Etat pour réaliser des projets et que vous ne les réalisez pas, c’est là une preuve de mauvaise gestion… »