La rencontre tant espérée entre le Chef de l’Etat et les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales a malheureusement accouché d’une souris. Aucune conclusion concrète ni d’engagement pris par le Chef de l’Etat au terme des discussions qui auront duré cinq (05) heures d’horloge. Pour les partenaires sociaux, rien ne présage la fin de la crise sociale…
« Il n’y a aucune garantie que la grève soit levée ». C’est en ces termes que le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Kassa Mampo a exprimé son mécontentement à la sortie de la rencontre d’échanges avec le Chef de l’Etat, Patrice Talon. Perçue comme la rencontre qui devra sonner le dégel de la crise sociale dans le pays, ce tête à tête a plutôt été un fiasco selon les partenaires sociaux. D’abord, le Chef de l’Etat a, d’après les déclarations des responsables syndicaux, refusé de mener des discussions autour des questions à incidence financière notamment l’augmentation des salaires, le relèvement du Smig, l’application des statuts particuliers et autres. La raison évoquée est que la situation économique actuelle n’est pas favorable et les grandes réalisations en cours dans le pays nécessitent de financements colossaux. Quant aux réformes ainsi que les privatisations dénoncées par les partenaires sociaux, le Chef de l’Etat a confié qu’il a besoin de l’expertise internationale pour atteindre ses objectifs à la tête du pays. Quant aux questions des libertés, les discussions menées n’ont pu faire changer de position à Patrice Talon qui estime que le retrait du droit de grève est bien prévu par la Constitution et qu’il ne s’agit point d’une démarche préjudiciable aux libertés. La réintégration du capitaine Patrice Trêkpo et la libération de Laurent Mètongnon réclamés par les syndicalistes n’ont pas eu un écho favorable. Si pour le Chef de l’Etat, Patrice Trêkpo a subi des sanctions administratives qui convenaient à ses propos déplacés en tant que militaire, les syndicalistes estiment qu’il défendait plutôt le patrimoine national en sa qualité de responsable syndical. Le Chef de l’Etat a préféré laisser la justice faire son travail sur l’affaire Mètongnon. Les responsables syndicaux se disent simplement déçus de n’avoir eu aucun point de satisfaction avec 05 heures de discussions avec le Chef de l’Etat
Aziz BADAROU