Eradiquer la famine dans le monde et faire en sorte que chacun mange à sa faim. C’est la lutte que mène l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation (Fao). Elle s’engage à « remettre la lutte contre la faim à l’ordre du jour ». C’est du moins l’appel qu’a lancé José Graziano da Silva, directeur général de la Fao, en début de semaine dans un message.
« Les pays africains ont avec eux un ingrédient indispensable pour mettre un terme à la faim : la volonté politique. Mais ce n’est pas suffisant. Il s’agit maintenant de passer à l’action et de prendre des mesures adéquates sinon les cas de sous-alimentation seront toujours d’actualité sur le continent africain », prévient le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation, José Graziano da Silva. Dans un message, en début de la semaine, il a rappelé qu’en 2012 déjà, plusieurs pays en développement à travers le monde ont entamé une course contre la montre en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (Omd) dont l'une des cibles consiste à réduire de moitié la proportion de la population souffrant de la faim entre 1990 et 2015. « Pendant cette période, nous avons remarqué que de nombreux pays africains étaient sur la bonne voie et en passe d’atteindre cet objectif (17 pays selon la Fao) », souligne-t-il.
En effet, les souffrances liées à la faim à travers le monde ont diminué de manière constante pendant plusieurs années et de nombreux pays africains ont réalisé de grands progrès. Il était alors essentiel de passer à une autre étape. La même année, en 2012, rappelle le directeur général de la Fao, la Commission de l’Union africaine, l’Agence de planification et de coordination du Nepad (Ncpa), l’Institut Lula et la Fao ont lancé le Partenariat renouvelé pour éradiquer la faim en Afrique d’ici 2025. Cet objectif ambitieux s’est vu renforcé deux ans plus tard, en 2014, par plusieurs chefs d’Etat africains à travers la Déclaration de Malabo qui propose une feuille de route afin de faire du développement agricole le principal moyen pour éradiquer la faim, et pas seulement la réduire.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté en 2015 par l’Assemblée générale des Nations Unies a fait de l’éradication de la faim et de la malnutrition sous toutes ses formes, une priorité, le plaçant Objectif de développement durable numéro 2.
Un Africain sur quatre
sous-alimenté
Le rapport 2017 sur l’Etat actuel de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde révèle que le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique subsaharienne en 2016 s’approchait des 224 millions, soit 24 millions de personnes de plus qu’en 2015 ou encore un Africain sur quatre. Si l’on compare pourtant ces chiffres avec ceux enregistrés en 2000, la baisse est relative.
La hausse des souffrances liées à la faim en Afrique subsaharienne en 2016 est directement liée aux conflits et à la sécheresse prolongée qui a affecté de nombreux pays.
Concernant le changement climatique, le directeur général de la Fao estime que le Fonds vert pour le climat soutient les pays en développement qui souhaitent s’adapter au changement climatique en adoptant des pratiques intelligentes face au climat. La Fao, selon lui, se tient d’ailleurs prête à aider les pays membres à élaborer des projets pour ensuite les proposer au Fonds vert pour le climat.
De plus en plus de signes laissent entrevoir que l’économie mondiale est en train de se relever. Cela contribuera à créer des conditions favorables au développement.
Les fonds des donateurs sont de plus en plus utilisés pour respecter les engagements développés au niveau national. L’un des engagements clés de la Déclaration de Malabo était de dédier au moins 10 % du budget national au secteur agricole. De nombreuses études ont d’ailleurs démontré qu’un tel investissement se révélait être très bénéfique, en particulier lorsqu’il s’agit de réduire la faim et l’extrême pauvreté.