Dans un contexte de crise dans les Universités publiques, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique fait un pas majeur pour le dégel. Vendredi dernier, avec les responsables étudiants, Marie-Odile Attanasso a passé en revue les différentes revendications, objet des mouvements d’humeurs de ces dernières semaines. Et même si pour les hôtes de l’autorité, « rien de concret n’a filtré de cette rencontre », cette assise aura permis néanmoins la reprise du dialogue.
En effet, depuis la suspension des activités des organisations estudiantines par le Gouvernement, suivies d’une série de réformes, le courant passe difficilement entre les autorités étatiques et les responsables étudiants. Certains y voient une violation des libertés associatives tandis que d’autres trouvent indispensable la mesure pour remettre de l’ordre dans le mouvement étudiant. Cependant, les questions qui ont le plus suscité le bras de fer de part et d’autres, ce sont celles relatives aux critères d’octroi des allocations universitaires et aux modalités de collaboration des associations avec les autorités universitaires. Certes, ces derniers y vont parfois avec de la brutalité pour démontrer leurs mécontentement, mais le dialogue reste la seule véritable arme pour sortir de l’impasse.
En décidant justement de rencontrer les responsables des organisations estudiantines, Odile Attanasso a tenté de faire comprendre aux étudiants le bien-fondé des réformes. De même, elle est aussi revenue sur les motifs des quotas des bourses fixés. En terme clair, l’Etat ne pourra octroyer les allocations universitaires qu’en fonction de la disponibilité budgétaire et de ses priorités. Mais dans le même temps, l’Uneb, la Fneb, l’Unseb et les autres organisations, ont tenu faire comprendre l’importance de ces bourses pour les étudiants issus de famille pauvre.
Dans tous les cas, c’est déjà bien que les deux parties aient repris les pourparlers. Mais l’essentiel serait d’aller encore plus loin pour aborder de fond en comble les problèmes qui se posent en toute sérénité et surtout dans un climat de confiance. Il est temps de tourner au calandre Grec la page des violences universitaires avec en toile de fond une militarisation pérenne des campus, la destruction des infrastructures et les atteintes à l’intégrité physique. Vivement, une prochaine rencontre pour des campus apaisés.
La rédaction