Les militants et sympathisants de l’alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) étaient en congrès le samedi dernier. La mobilisation était à son comble. Les conclusions des travaux de ce congrès témoignent du changement de cap de cette alliance politique face aux enjeux futurs. Il s’agit de la mutation de l’alliance en un parti politique et les différentes innovations apportées aux instances de ce tout nouveau parti. L’alliance Fcbe change de statut et devient un parti politique avec la dénomination Fcbe. Telle a été la volonté unanime des congressistes. Le parti Fcbe a pour président d’honneur Boni Yayi avec comme secrétaire exécutif, l’honorable Valentin Djénontin première personnalité du parti, Justin Adjovi occupe le poste de secrétaire chargé des questions électorales tandis que Théophile Yarou, Komi Koutché et Simplice Codjo occupent respectivement les postes de 1er, 2ème et 3ème secrétaire exécutif adjoint. Les cauris prennent ainsi un nouveau départ sur le chemin de leur avenir politique.
Avant la phase intellectuelle du 2ème congrès des cauris, il y a eu celle de la cérémonie de lancement officiel des travaux dudit congrès à laquelle, ont pris part les militants, amis et sympathisants de l’alliance, les anciens collaborateurs de Boni Yayi, c’est-à-dire ministres, directeurs généraux de société et autres, des responsables de partis ou alliances de partis politiques avec la présence remarquée de la délégation du parti du renouveau démocratique (Prd) de maître Adrien Houngbédji conduite par l’honorable Raphaël Akotègnon sous le regard de l’ancien président Boni Yayi, leader charismatique de ce regroupement politique, en compagnie de son épouse, Chantal de Souza Yayi.
Les représentants de Sébastien Ajavon, du Parti communiste du Bénin, du Réseau Atao, du Parti social démocrate, de Léhady et Nicéphore Soglo, du Front pour le sursaut patriotique, du Parti pour la libération du Peuple, des députés de l’Alliance Soleil, Amadou Issifou, Issa Salifou et Wabi Fagbémi du Parti du renouveau démocratique, se sont succédés à la tribune officielle pour délivrer des messages de soutien et de félicitations aux cauris pour la tenue de leur 2ème congrès. Messages dans lesquels, le régime dit de la rupture n’a pas manqué de recevoir sa dose de douche froide faite de critiques violentes et acerbes par rapport à la gouvernance du pays depuis son avènement au pouvoir. Une gouvernance qui appelle à un sursaut patriotique pour délivrer le peuple désabusé dont la misère s’accroit tous les jours. Et les forces cauris engagent à cet effet, la remobilisation de la troupe pour la mettre en ordre de bataille pour les différentes échéances électorales à venir.
Deux allocutions ont particulièrement retenues l’attention du public. La première aura été celle du député de l’Alliance Soleil, Amadou Issifou qui a demandé pardon à Boni Yayi et à la population pour s’être trompé sur le choix de Patrice Talon en 2016 et a signé son grand retour au sein des forces cauris aux côtés desquelles, il s’engage pour les combats futurs, car les cauris sont les sauveurs du peuple. L’autre est celle du secrétaire général du Parti pour la Libération du peuple, dans un discours aux allures communistes, très courageux et son ton incisif, Cécil Adjévi a dressé le bilan chaotique du régime de la rupture. Un bilan fait de réformes à polémique, d’atteintes aux libertés individuelles et collectives et surtout de mépris de la misère du peuple par les gouvernants actuels. Un discours très applaudi par le public, parce qu’il a eu le mérite de décrire le vécu des béninois depuis bientôt deux ans selon certains témoignages.
Boni Yayi dans un discours fédérateur et de sagesse
Invité à placer un mot devant la marée humaine en liesse, Boni Yayi a surpris plus d’un par le caractère fédérateur de son discours sans invectives à l’endroit des gouvernants actuels. Bien au contraire, il a adressé des mots bienveillants à l’endroit de son successeur. Face à la furie du public, il a appelé ce dernier à l’apaisement et au respect de l’institution qu’incarne le Chef de l’Etat. Pour lui, le Président de la République doit écouter ce que disent les forces vives de la république, car la démarche de ces derniers s’inscrit dans la logique de la préservation de la paix et de la cohésion sociale. Après avoir fait la genèse des Fcbe et situé le contexte, il n’a pas manqué de rendre un hommage mérité à certains caciques de son régime, il s’agit de Eugène Azatassou, Amos Elègbé, Alassane Soumanou Djimba et bien d’autres. Tout en remerciant les responsables des partis ou alliances de partis politiques amis qui ont effectué le déplacement de Parakou, il dit avoir reçu leurs différents appels à la solidarité afin de faire face aux défis du développement. C’est pourquoi, il a tenu à rendre un hommage mérité au couple Nicéphore et Rosine Soglo pour leur combat pour la République malgré le poids de l’âge. Il a présenté ses bons vœux de nouvel an à l’endroit de la population qui a effectué massivement le déplacement.
Tellement l’accueil réservé à Boni Yayi était chaleureux que l’on se croirait en période de campagne électorale. Il était l’objet de toutes les curiosités, avec le bain de foule, les uns voulaient le voir et les autres le toucher. Véritablement, Boni Yayi a été la grosse attraction de ce week-end dans la cité des Koburus. Il s’agit là d’un « come-back » triomphal sur la scène politique.
Albérique HOUNDJO (Br/Borgou-Alibori)