Après plus d’un mois de débrayage, les agents de l’administration judiciaire ont décidé de reprendre le travail. Le Secrétaire Général du Syntra-Justice, Kouassi Kakpo Bessé revient sur les motifs de la suspension de la motion de grève.
Pourquoi avoir décidé de suspendre la motion de grève ?
Je tiens d’abord à féliciter tous les travailleurs de la justice parce qu’ils ont compris que sans la lutte, nous ne pouvons rien avoir. Nous avons été reçus par le garde des sceaux. A l’occasion de cette audience qui nous a été accordée, nous avions fait le point des revendications. A la suite de cette rencontre, nous avons convoqué une assemblée générale qui s’est tenue au tribunal de première instance de Cotonou le mercredi passé. Nous avons fait le point des revendications sur la motion de grève conjointe de tous les syndicats du ministère de la justice. Nous avons 33 points inscrits sur cette motion de grève. En faisant le bilan, il a été noté que 22 points ont trouvé satisfaction. Il ne restait que 11 points. Et parmi ces 11 points, la plupart sont à incidence financière. Nous nous sommes entendus avec le garde des sceaux pour que les points restants soient réglés au sein d’une commission interministérielle parce qu’on a besoin de la prudence des cadres du ministère de l’économie et des finances et de ceux de la fonction publique. Nous avions rendu compte à l’assemblée générale qui a estimé que dès que la commission sera installée, nous pouvons suspendre la grève. C’est ainsi que le vendredi passé, les dernières informations que nous avions reçues du garde des sceaux font état de ce que, suite à la rencontre du Chef de l’Etat avec les centrales et confédérations syndicales, tous les points de revendications sectorielles soient versés dans la commission du dialogue social, entre le gouvernement et les centrales et confédérations. Nous avons compris qu’il n’est plus logique de continuer la grève du moment où les 11 points restants sont versés dans une commission. Et c’est cela qui nous a obligés à demander à tous les travailleurs en lutte de reprendre le service.
Est-ce une suspension ou une levée de la motion de grève ?
C’est une suspension parce que la commission entre le gouvernement et les centrales et confédérations va redémarrer ses travaux le 15 février. Alors, nous ne pouvons pas lever la motion. Nous avons juste suspendu pour attendre comment les travaux vont se dérouler. Etant donné que chaque syndicat est affilié à une centrale, nous avons déjà fait le point à chaque centrale pour que dès le 15 février, ils puissent aborder les points secteur par secteur en ce qui concerne la plupart des syndicats qui sont en grève.
Un message à l’endroit des justiciables ?
Je voudrais simplement rassurer les justiciables et leur demander de se rendre au tribunal en ce qui concerne la délivrance des actes et la tenue des audiences. Je voudrais aussi rappeler aux travailleurs de rester dans un état de veille pour que lorsque nous allons constater que ça ne marche pas pour ce qui doit être versé dans la commission entre les centrales et les membres du gouvernement, la lutte pourra être reprise automatiquement.
Réalisation : Adrien TCHOMAKOU