Cette semaine encore, les syndicats ont maintenu la motion de grève qui paralyse l’école béninoise. Mieux, le mouvement de débrayage a été durci avec 96 heures cette fois contre 72 heures les semaines antérieures. Mais parmi les revendications figurent des primes fantaisistes qu’il faudra évacuer pour réduire les charges de l’Etat.
Malgré toutes les explications données par le chef de l’Etat et son ministre des finances au cours des rencontres avec les partenaires sociaux, ces derniers maintiennent les portes de l’école béninoise fermées. En effet, ils exigent de l’Etat, la prise des arrêtés d’application des statuts particuliers des enseignants. Huit arrêtés qui comportent quelques primes fantaisistes. Il s’agit surtout, des primes pour la scolarisation des enfants d’enseignants, du primaire à l’université, des primes vestimentaires et des primes aux enfants pour les obsèques des enseignants décédés.
A l’analyse on se demande si les enseignants n’ont pour objectif que de siphonner les caisses de l’Etat. Sinon comment comprendre que malgré les multiples avantages obtenus antérieurement, ils paralysent les écoles pour des primes aussi fantoches que fantaisistes ? A les écouter défendre à cor et à cris la signature de leurs statuts particuliers, la logique collective croirait que les syndicats défendent une cause noble : l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Mais ceci n’est que la partie visible de l’iceberg. En dessous, figurent des avantages et primes d’aucune objectivité.
Tenez, la prime pour la scolarisation des enfants d’enseignants par exemple est dépourvue de tout sens. Elle porte à croire que les enfants des enseignants sont au-dessus des enfants des travailleurs d’autres secteurs d’activité. En quoi il faut payer des primes pour la scolarité des uns au détriment des autres ? De même, les primes aux enfants pour les obsèques des enseignants décédés sont à la limite une plaisanterie. Quelle plus-value les obsèques d’un individu, fut-il enseignant apporte à l’économie nationale ? Que gagnerait le Bénin à donner des primes pour des obsèques ? Personne ne réfute le travail important qu’abattent les enseignants dans notre pays, mais il faut qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas les seuls fonctionnaires de l’Etat. Il est donc impérieux qu’ils sachent raison gardée en ayant à l’esprit que l’incidence financière de leurs revendications est de 700 milliards sur 10 ans. Une charge assez lourde pour un pays comme le Bénin qui aspire au développement.
De son côté le gouvernement n’a de cesse de montrer sa bonne foi et sa ferme volonté à trouver une porte de sortie favorable à tous. Il revient maintenant aux enseignants de faire preuve de patriotisme et d’éviter les primes fantaisistes pour réduire les charges de l’Etat.
Claudel ZONDJI