La problématique de la réforme du système partisan sera au centre des débats au cours d’un séminaire parlementaire prévu pour se tenir dès ce jeudi 15 février 2018 à Azalaï Hôtel de la Plage à Cotonou. Organisé par l’Assemblée nationale, 7ème législature sur le thème : « Réforme du système partisan : proposition de loi portant charte des partis politiques en République du Benin »avec l’appui de la Fondation Friedrich Ebert et des partenaires techniques et financiers dont le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), ledit séminaire regroupera les députés à l’Assemblée nationale, les acteurs politiques, les membres des organisations de la société civile spécialistes des questions politiques, pour ne citer que ceux-là. De sources proches des organisateurs, l’on apprend que l’objectif principal de ce séminaire est de permettre aux différents acteurs de la vie politique et de la société civile de réfléchir sur la problématique de l’animation de la vie publique au Bénin par les partis politiques, de se prononcer sur les propositions de réformes, notamment juridiques, du système partisan au Bénin et de dégager un consensus sur le contenu d’un avant-projet de proposition de loi que le Parlement étudiera puis adoptera. Plus précisément, il s’agira de faire un examen critique de la mise en œuvre de la loi 2001-21 du 21 février 2003, portant Charte des partis politiques en mettant un accent sur ses forces et faiblesses, de sensibiliser la classe politique en général et les députés de la 7ème législature en particulier sur la nécessité d’une réforme du système partisan au Bénin, d’échanger sur les moyens qu’il faut pour améliorer la Charte des partis politiques en vue de proposer et d’identifier les différentes étapes à suivre pour aboutir aux résultats escomptés.
Un rêve du président Adrien Houngbédji porté par ses collègues
La réforme du système partisan reste tout de même l’un des grands défis que le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, a promis relever au cours de son mandat. Il n’a jamais manqué l’occasion de le rappeler dans ses discours aussi bien devant ses collègues députés que devant des acteurs politiques. L’on se rappelle encore son discours le jour de son investiture en tant que président du Parlement, 7ème législature, le 15 juin 2015 sur l’esplanade extérieure du Palais des gouverneurs à Porto-Novo. « … Une élection n’est juste et équitable que si les moyens disponibles sont eux-mêmes justes et équitablement alloués. Ce que je veux dire ici avec force, c’est qu’il faut condamner les méthodes qui dénaturent la démocratie. Je veux proclamer ici l’impérieuse nécessité d’une réforme approfondie de notre système partisan : aboutir à un nombre très réduit de partis politiques au lieu des deux cents actuellement dénombrés, les construire autour d’un projet de société, instaurer en leur sein des règles efficaces d’alternance, assurer un financement public conséquent de leurs activités assorti d’un contrôle non moins public, interdire la transhumance ; le tout pour permettre aux partis d’être de vrais socles qui jouent efficacement leur rôle dans l’animation de la vie politique et dans la conquête du pouvoir d’Etat. Sans une réforme d’envergure, le risque est grand de voir notre classe politique disparaitre progressivement et à jamais... », avait déclaré Me Adrien Houngbédji à l’époque. Aujourd’hui, force est de constater que cette vision du président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji qui cadre avec celle du Chef de l’Etat, le président Patrice Talon est en train de prendre forme. Ceci, grâce à la détermination des députés du Bloc de la Majorité Parlementaire (Bmp) qui l’ont tout de suite adoptée et aux Partenaires techniques et financiers qui ont décidé de l’accompagner. Le succès de cette initiative dépendra de la bonne foi de tous les acteurs politiques qui devront avoir le courage d’aller en avant
Karim O. ANONRIN