C’est sûr, c’est certain. Talon, le réformiste ne reculera pas. Malgré les jérémiades, il garde le cap et consacre sa gouvernance à fermer toutes les vannes d’un système favorable à la corruption. Encore et encore, il réforme. Cette fois-ci, les secteurs attaqués, au conclave des ministres, sont essentiellement ceux de la culture et du sport. Déjà, notons que dans l’escarcelle du Nouveau départ, il y a l’Agence nationale des manifestations officielles et des événements culturels et sportifs. Ensuite, sur les cendres du Fonds d’aide à la culture (Fac), surgit le Fonds des arts et de la culture.
Réformes majeures, pertinentes et structurelles. Je n’en doute pas. Mais, contrairement à moi, il y en a qui, certainement, n’y croient pas du tout et s’interrogent sur ces nouvelles trouvailles ‘‘rupturiennes’’. C’est de leur droit. Toutefois, n’oublions pas, qu’avant qu’on en arrive là, l’approche managériale de ces différentes filières laissait à désirer. Entre gabegie, clientélisme et corruption, les expériences Fonds d’aide à la culture et Conamo étaient méprisables.
D’abord, c’est un secret de polichinelle que les maigres ressources mises à la disposition du Fac étaient dilapidées. Et si les plus méritants n’en bénéficiaient presque pas, elles allaient aux plaisantins, aux coquins et aux copines.
Finalement, au bilan du Fac, à part quelques actions d’éclat, rien à mettre à son actif en termes de promotion d’artistes ayant porté haut l’étendard du Bénin au plan international. Et comme le rayonnement culturel souhaité est devenu une chimère, le gouvernement a fini par taper du poing sur la table. Avant le dernier conseil des ministres, la gestion efficace et efficiente des ressources au profit de la culture avait conduit sur la piste des fonds de bonification. Plus exactement, le gouvernement s’est porté garant des projets artistiques bancables et s’est dit prêt à payer les intérêts.
En définitive, avec le Fonds des arts et de la culture, l’argent du contribuable n’ira plus dans les poches suspectes, et seuls le professionnalisme et le mérite auront droit de cité. Aussi, au niveau du Conseil d’administration qui est passé de 15 à 7 membres, il faut apprécier à sa juste valeur, l’effort de réduction des dépenses. Et même s’il restera toujours le paradoxe de la loi portant charte culturelle en République du Bénin, on aura compris que sous la Rupture, on ne badine pas avec les ressources de l’Etat.
En ce qui concerne le mobile qui sous-tend la création de l’Agence, n’allons pas chercher loin. Peut-être qu’enfin, les recettes des matchs des Ecureuils auront un visage et que les manifestations officielles et culturelles ne nous coûteront plus les yeux de la tête. De toute façon, plus rien ne sera comme avant. Et s’il est de la responsabilité de l’Etat de promouvoir la culture et le sport, il n’empêche qu’autour des financements ou des recettes, il doit y avoir l’équité et la transparence. En plus, dans la dynamique des réformes, l’Etat providentiel, c’est fini. Définitivement terminé. Maintenant, après les sportifs et les culturels, à qui le tour ?
Angelo DOSSOUMOU