Le président de la République, Patrice Talon a reçu, ce jeudi 15 juin en audience, au palais de République, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat français aux Affaires étrangères. Il explique dans cette interview, au sortir de l’audience, les tenants et les aboutissants de la prochaine visite du chef de l’Etat à Paris prévue pour le 6 mars prochain.
La Nation : Vous avez été reçu par le président Patrice Talon. De quoi avez-vous discuté avec le chef de l’Etat ?
Jean-Baptiste Lemoyne: Je suis ici pour transmettre un message d’amitié du président de la République française au président Patrice Talon et pour préparer justement la visite, la rencontre qu’ils auront le 6 mars prochain à Paris. C’est une échéance importante, un moment important pour renforcer ces relations bilatérales entre nos deux pays.
Comment avez-vous apprécié l’entretien avec le président de la République ?
J’avoue que cette longue audience que m’a accordée le président Talon est très instructive parce que le président Macron. A travers les propos du président Talon, je pense qu’il y a finalement des ambitions qui sont partagées et une façon d’aborder les problèmes qui est très proche. Je vais vous donner quelques exemples. Je vois que le Bénin, sous l’impulsion du président et du gouvernement, a entamé un certain nombre de transformations sous forme de réformes économiques, sociales et nous-mêmes en France sommes également dans le même processus.
Les deux pays ont par exemple adopté une nouvelle loi sur le travail avec une ambition tout simplement de faire en sorte que plus d’emplois puissent être créés plus facilement parce qu’il s’agit d’inclusion du plus grand nombre et donc je vois aussi un point commun entre nos deux chefs d’Etat.
Lequel ?
La volonté d’aller au résultat, d’aller à l’efficacité, de mettre de côté les idéologies, car les idéologies souvent paralysent, empêchent de se confronter au réel. Je vois qu’il y a une ambition en matière économique, d’innovation et en matière également de développement touristique, tout cela étant lié par exemple au culturel. Je crois que la France qui a eu, depuis de nombreuses années, une relation forte avec le Bénin, souhaite s’engager toujours plus fortement pour le succès des deux pays.
Vous avez bien dit le 6 mars prochain ?
Il y eu un échange de courriers dans ce sens dernièrement entre les présidents pour acter la visite. C’est un moment fort qui nécessite un travail approfondi en amont et c’est ce que je fais aujourd’hui avec ce déplacement pendant deux jours, pour aller travailler, après cette audience du président, en comité interministériel, avec un certain nombre de ministres qui seront autour du ministre des Affaires étrangères. Nous allons évoquer les sujets d’enseignement, de formation, d’innovation et de tourisme. L’idée, c’est que cette visite présidentielle du 6 mars prochain pose les fondations, les bases d’un partenariat à la fois renouvelé et toujours plus ambitieux.
N’oublions pas que le président de la République s’est exprimé à Ouagadougou dans un discours où pour lui, le destin de l’Afrique et de l’Europe est un destin commun. Soit nous réussirons ensemble, soit nous échouerons ensemble. Naturellement, nous voulons réussir.
Mais comment ?
C’est le souhait de la France. Le président de la République s’est engagé fortement, il y a une dizaine de jours à Dakar, à l’occasion du Partenariat mondial pour l’éducation. Nous avons plus que multiplié par dix les crédits alloués à ce Fonds mondial pour l’éducation, et donc, ça montre qu’il y a une envie de faire en sorte que, de façon très concrète par exemple, la scolarisation puisse être toujours plus universelle, que les jeunes filles puissent être de plus en plus scolarisées, parce que c’est ça qui va faire le succès du continent demain. On est dans un monde de plus en plus compétitif, un monde justement où il faut toujours mieux former notre jeunesse. J’ai vu qu’ici, il y a un certain nombre de projets sur les rails, notamment Sèmè City, la cité de l’innovation, avec le souhait de favoriser la scolarisation des jeunes filles.
Tout cela, on va en parler de façon très concrète pour voir comment la France peut accompagner cette ambition, puisqu’il y a un plan d’action du gouvernement qui justement est une véritable boussole pour le pays et donc nous devons être au rendez-vous. Je sais par exemple que c’est le cas en matière de santé, nous venons d’octroyer une assurance-crédit dans le cadre de la construction du nouvel hôpital. Nous sommes heureux de faire tout cela parce qu’il y a une volonté d’affirmer en tous les cas des transformations profondes au service de la population, des Béninoises et des Béninois pour tout simplement créer les conditions d’un succès à la fois individuel et collectif?
Didier Pascal DOGUE