Société
Réformes au parc Pendjari : les chasseurs manifestent, le gouvernement apaise
Publié le lundi 19 fevrier 2018 | Nord Sud
© Autre presse par DR
Le parc national de la Pendjari |
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Le parc national de la Pendjari |
Les chasseurs de Tanguiéta et les agents de l’Ong African Parks en charge de la gestion du parc Pendjari se sont affrontés samedi 17 février derniers. Une échauffourée due à la pratique de la chasse à la battue par les populations, déjà interdite dans cette réserve animalière. C’est la récidive de cette méthode qui a tourné au vinaigre, mais le gouvernement est vite intervenu pour jouer la carte de l’apaisement.
Echanges de tirs, pneus brulés, motos saisies, les chasseurs de la ville de Tanguiéta n’ont pas eu la main molle pour manifester leur mécontentement. Ils en sont allés jusqu’à bloquer la route inter-Etat Cottonu – Natitingou. En effet, les agents des Eaux, Forêts et Chasses leurs avaient interdit de chasser dans le périmètre de la Pendjari. Visiblement, les messages de sensibilisation et autres mises en garde n’ont pas reçu écho favorable chez les chasseurs. Ils ont donc repris leur vielle habitude et cela a dégénéré.
Mais, les explications sur cette situation ne se sont pas fait attendre. Le Directeur de l’Agence Nationale de Promotion des Patrimoines et le Développement du Tourisme (ANPT), José PLIYA, est intervenu sur la chaine de télévision nationale afin d’apporter la lumière sur l’échauffourée. A ses dires, depuis de nombreuses années, il y a une tolérance de chasse à la battue pendant laquelle, les chasseurs mettent le feu à la brousse afin de faire sortir les gibiers et les capturer. « C’est une tolérance puisque nous sommes dans une ère protégée et qu’en principe on ne peut pas faire de chasse ni de pêche dans ces aires-là. Au niveau mondial, c’est comme ça. Donc African Parks est arrivée pour appliquer cette réglementation », a-t-il affirmé. « Il y a eu des rencontres pour expliquer à ceux-ci qu’il va falloir arrêter ces pratiques. Car, les feux qu’ils mettent ont souvent tendance à déborder et aller dans les zones qui sont difficiles à gérer », a-t-il mentionné.
Cependant, la situation du samedi dernier a été vite maîtrisée et les choses se sont apaisées avec l’arrivée des forces de l’ordre. « Je tiens à dire que la situation est au calme. Très vite les choses se sont apaisées. Les forces de l’ordre sont arrivées ainsi que les rangers et les autorités locales sont intervenues », a confié José PLIYA. Il a par ailleurs adressé un message de conciliation et d’apaisement à l’endroit de la population car dit-il, « on développe un parc avec la collaboration et le soutien de la population. Ce n’est pas facile. Il faut qu’on trouve des ajustements ». Toutefois, une délégation de deux députés et trois ministres se rendront sous ordre du président Talon à Tanguiéta pour dialoguer avec la population.
Pour rappel, le gouvernement a confié la gestion du parc de la Pendjari au groupe sud-africain African Parks network pour accroitre le nombre d’animaux dans le par cet augmenter sa fréquentation touristique. Cette décision est motivée par le braconnage trop poussé dans cette aire protégée du Bénin afin de lutter contre le phénomène. A cet effet, une brigade spéciale de 35 rangers a été mise en place en vue d’assurer la protection des animaux ceci, en collaboration avec les agents des Eaux, Forêt et Chasses.
Sandric DIKPE
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