Les efforts consentis par le gouvernement pour le dégel de la tension sociale qui prévaut au Bénin restent jusqu’à ce jour vains. Au des dernières négociations, on est bien tenter de dire que les partenaires sociaux ne sont pas prêts pour une sortie de crise. Ils ont décidé de poursuivre les mouvements de débrayages malgré que le gouvernement ait accédé à la plupart des revendications.
En effet, les grévistes exigent notamment la prise de huit arrêtés d’application du décret de leurs statuts particuliers. Ainsi dans le cadre des négociations, le Ministre des Enseignements Maternel et Primaire, Salimane KARIMOU, a rencontré les syndicats de son département (le Front et l’Intersyndical). Dans la même veine, le Ministre de l’Enseignement secondaire et de la Formation professionnelle, Mahougnon KAKPO, a rencontré la FéSEN et le Front. A l’occasion, le Ministre a présenté à ses interlocuteurs, le point des possibilités budgétaires que le gouvernement a dégagées pour satisfaire certaines de leurs exigences.
Il ressort de la séance que sur les huit arrêtés attendus, le gouvernement est prêt à prendre 6, les deux concernant la prime de décès et la prime de départ à la retraite étant ajournés. La prime de qualification sera de 3000/mois pour les inspecteurs, et 2000/mois pour les conseillers pédagogiques/ ; La prime de commodité vestimentaire sera de 16000/an pour la catégorie A, 11000 /an pour la catégorie B et 6000/an pour la catégorie C. La prime de documentation sera de 5000/an/ ; L’indemnité de craie sera de 4000/an par enseignant/ ; Prime de risque 4000/mois est déjà en vigueur et est donc maintenue. L’exonération pour frais de scolarité des enfants des enseignants : 25000 à verser aux établissements dans le cadre de la subvention aux établissements publics.
Au total, les enseignants du secondaire notent que l’application de ces arrêtés leur rapporterait 26905f/an soit environ 2472F/mois. Ils jugent cette incidence insignifiante et rejette les propositions du gouvernement, estimant que les enseignants n’étaient pas allés en grève uniquement pour les arrêtés.
Ainsi, d’après le compte rendu diffusé par les responsables syndicaux du secondaire, leurs revendications portent sur : Le respect rigoureux des libertés syndicales, d’association, de réunion, d’expression ; L’indexation du point indiciaire ; La fin des privatisations, la fin du reversement de 2008 avec signature du contrat de ceux qui n’en ont pas ; Le paiement des primes de rentrée 2017-2018 à tous les enseignants qui ne les ont pas eues ; La résolution des problèmes que posent les vacataires.
A l’analyse, on s’interroge sur la réelle motivation des enseignants, car ces revendications paraissent insignifiantes. Les vraies raisons de la grève qui paralyse l’école béninoise ne sont-elles pas ailleurs ? Sinon les questions de liberté et autres ont été déjà évacuées par le chef de l’Etat lors des diverses rencontres avec les syndicats. Quand ces derniers parlent des privatisations ; il a été démontré que depuis son installation, le gouvernement n’a opéré aucune privatisation à ce jour. Donc c’est un faux sujet.
A propos des reversés de 2008, tous savent que la procédure de vérification est en cours et que de nombreux cas de faux ont déjà été décelés. Que veulent les syndicats ? Que l’on arrête les vérifications pour régulariser la situation de tous y compris ceux qui ne méritent pas d’être dans les effectifs ? S’agissant du non-paiement des primes de rentrée à certains enseignants, à qui la faute ? Ont-ils fourni les pièces demandées, notamment le RIB qui aurait permis de leur faire le virement ? Le MEF a régulièrement payé tous ceux dont les dossiers étaient à jour. En fait, tous les dossiers reçus ont été traités par les services du MEF et la minorité pour laquelle le virement n’a pas été effectif est constituée de ceux qui n’ont pas fourni le RIB.
Comme quoi, il convient de dire que les syndicats se trompe de lutte ou paralysent pour d’autres raisons l’école béninoise. Sinon, le gouvernement a pleinement montré sa bonne foi en signant 6 arrêtés sur les huit réclamés par les enseignants. La curieuse poursuite des mouvements de débrayages inquiète et laisse perplexe. Il est maintenant temps que les syndicats fassent des concessions pour le dégel de la tension sociale.
Juste SEWLAN