Qu’en est-t-il du contenu du contrat signé entre le gouvernement béninois et le Port of Antwerp International (PAI) pour la gestion déléguée du Port autonome de Cotonou ? Que gagne le Bénin dans cette option du régime de la Rupture ? Quelle est la contrepartie financière qui revient de droit à la partie belge ? Quelles sont les performances attendues au bout des dix ans que durera le contrat ? Autant de questions auxquelles il ne faudra pas compter sur le personnel ou encore les syndicats de la plateforme portuaire pour vous apporter des éléments de réponse. Ceci, malgré qu’ils soient les principaux acteurs de mise en œuvre des clauses dudit contrat de gestion. Et pour cause, ni les responsables syndicaux ni les travailleurs de la plateforme portuaire de Cotonou ne savent même pas jusqu’à ce jour, mardi 20 février 2018, la couleur de la couverture du Contrat en question…
Pas question de fouiner longtemps pour se rendre à l’évidence que le gouvernement de la Rupture n’a certainement pas voulu faire les choses dans la transparence. En tout cas, si les responsables syndicaux ou encore les travailleurs de la plateforme portuaire de Cotonou ignorent jusqu’à présent tout du contenu du contrat liant le gouvernement de la Rupture au Port of Antwerp international, il n’y a point de doute qu’il y ait quelque chose qui cloche. Signé pourtant depuis le 08 janvier 2018 soit plus d’un mois déjà, ce contrat n’a, pointété dévoilé aux acteurs portuaires encore moins au public. Tout est malheureusement encore flou dans les esprits des travailleurs. Pourquoi le gouvernement cache-t-il alors ce contrat aux travailleurs et syndicats de la plateforme portuaire de Cotonou ? Que craint le gouvernement de la Rupture ? Y a-t-il dans ce contrat des indices qui révèleraient au grand jour, les vraies intentions du Chef de l’Etat à travers cette gestion déléguée du Poumon de l’économie nationale ? En tout cas, la situation devient davantage inquiétante et les faits semblent désormais donner raison au Syntrapac et autres organisations syndicales qui ont si tant tempêté pour faire échec à la réforme et surtout exiger qu’ils soient associés au processus. Dommage ! Tout s’est passé à l’insu des travailleurs ainsi que leurs syndicats. Ceci, comme pour dire “vous n’êtes là que pour subir, exécuter tout en la bouclant“. L’autre révélation inquiétante du dossier est que d’après les déclarations de l’autorité ministérielle, Cyr Koty, les indicateurs de performance du partenariat n’ont pas été définis avant la signature du contrat. C’est inadmissible ! Qu’est-ce qui aurait alors motivé la précipitation de la signature dudit contrat ? Etant donné que ces indicateurs de performance constituent les seuls éléments de jauge du partenariat. Approché, le secrétaire général du Syntrapac, Urbain Kanlinsou a confié que plusieurs démarches ont été menées et qu’une correspondance aurait été adressée au ministre de tutelle pour avoir copie du contrat et de s’en approprier le contenu. Mais rien ! Il leur a été simplement servi qu’ils ne pourront l’avoir sous prétexte que cela ne relèverait pas de leurs prérogatives. Si le Port of Antwerp international a été choisi pour assurer la modernisation de l’espace portuaire ainsi que l’optimisation de la rentabilité des ressources portuaires, comment veut-on que les travailleurs y contribuent efficacement si ces derniers n’ont pas connaissance des projections en matière de performances au bout des dix ans de gestion déléguée que connaitra le port ? Après avoir démontré sa fermeté et détermination à ne point fléchir face à la menace des partenaires sociaux de la plateforme portuaire de faire échec, par tous les moyens légaux, à cette réforme, le gouvernement semble vouloir se passer de ces derniers dans la mise en œuvre des réformes. De toute façon, çà frise bien la rage !!!
Aziz BADAROU