Une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Sacca Lafia, assistée des honorables députés de la 3e circonscription électorale, du préfet de l’Atacora Lydie Déré Chabi Nah et des maires des communes de Tanguiéta et de Matéri a, à la faveur d’une séance tenue avec les responsables des chasseurs, des pêcheurs, des associations villageoises de gestion des réserves de faune de la Pendjari (AVIGREF), des jeunes et autres acteurs dépendants des services écosystémiques de la Pendjari, déploré les dégâts occasionnés suite aux échauffourées de samedi dernier entre les chausseurs traditionnels et les rangers du parc de la Pendjari.
Composée des ministres du cadre de vie et du développement durable José Tonato, de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia et des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi, Modeste Kérékou, l’équipe interministérielle, une fois descendue à Tanguiéta, est allée d’abord toucher du doigt les dégâts au siège de African parks network, avant de se rendre au lieu de la rencontre.
Dans une démarche pédagogique, il a été question dans un premier temps d’écouter les représentants des différentes organisations des riverains du parc Pendjari. À travers leur porte-parole Abdoulaye Toro, les chasseurs traditionnels, sans regretter leur acte, ont estimé inacceptable que l’on leur refuse de faire la chasse. « On ne peut pas nous refuser de pérenniser notre tradition qu’est la chasse », ont-ils martelé, avant de solliciter l’aide des autorités afin qu’ils puissent retrouver quatre de leurs motos saisies.
Sans détours, le représentant des sages de Tanguiéta Raphaël Fousséni Tigri a condamné la réaction des chasseurs. Pour lui, l’acte n’honore guère la commune de Tanguiéta. « Plus jamais ça dans Tanguiéta », a-t-il déclaré, tout en demandant l’indulgence du procureur général et celle du tribunal de première instance de Natitingou, face à la situation.
À la suite des sages, le maire de la commune de Matéri, Sambiéni Sorikoua a, au nom de ses pairs de la zone Pendjari, souhaité que les nouveaux gestionnaires du parc définissent dans un document le cadre de responsabilités de chaque acteur concerné par le parc.
« Il faut qu’on sache ce qu’on doit faire et ce qu’on ne doit pas faire, ce à quoi on a droit et ce dont on n’a pas droit, parce que, avec l’approche précédente, c’était la cogestion avec des règles bien définies », a rappelé le maire.
En compensation des privations qu’imposent les nouvelles exigences de l’APN, Sambiéni Sorikoua a souhaité que les populations soient accompagnées par des activités génératrices de revenus. Il a rassuré de la disponibilité des maires à accompagner le gouvernement à travers l’APN.
« Au terme des différentes interventions, je me rends compte qu’il n’y a aucune divergence entre vous et nous en ce qui concerne l’avenir du parc », s’est réjoui le ministre du cadre de vie et du développement durable Didier Tonato. En soulignant la disproportion entre la cause et les effets des actes de violences de samedi dernier, le ministre du cadre de vie, a précisé aux populations de Tanguiéta que l’objectif premier de la nouvelle gestion du parc est celui de la conservation, de la préservation mais aussi du développement. « L’ambition du gouvernement d’ici 2021, c’est de faire du parc Pendjari un véritable poumon de développement », a-t-il soutenu.
Sans langue de bois, le ministre des petites et moyennes entreprises Modeste Kérékou leur a montré le caractère profondément barbare de ces débordements. « Vous avez honnis le peuple de l’Atacora », a-t-il regretté.
En signifiant à l’assistance que le parc de la Pendjari n’appartient pas seulement aux populations des communes de Tanguiéta et de Matéri, mais plutôt à tout le peuple béninois, le chef de la délégation, le ministre Sacca Lafia, a mis un accent particulier sur les énormes investissements déjà consentis par le gouvernement de Patrice Talon en un an pour développer la Pendjari.
« Ce qui s’est passé le samedi est inacceptable, parce que c’est en privant d’autres régions qu’on vous a apporté ce que vous avez cassé », a insisté le ministre de l’intérieur. Il a exhorté les populations à la sagesse et au sens de responsabilité, avant de promettre rendre compte de la situation et des différentes préoccupations évoquées au chef de l’État pour une pacification durable.
Les honorables députés de la région ont aussi saisi l’occasion pour sensibiliser la population.
Pour rappel, ces échauffourées survenues samedi dernier suite à la saisie des motos de certains chasseurs traditionnels par les rangers du parc Pendjari dans une zone d’occupation contrôlée, ont fait 9 blessés et d’énorme dégâts matériels.
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