« La démocratie est un chemin sur lequel il faut être très attentif à la patrie, à la liberté d’expression plurielle, à l’indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs ». C’est à travers ses propos que l’ancien conseiller spécial aux affaires politiques du président Boni Yayi, Amos Elègbè, et rapporteur du Comité préparatoire de la Conférence nationale des forces vives, qui s’est ouverte le 19 février 1990, a rappelé les principes qui régissent la démocratie. Dans une interview accordée à la télévision en ligne « Esae Tv », Amo Elègbè se désole aujourd’hui que la démocratie béninoise chèrement acquise à travers la conférence nationale des forces vives de février 1990, soit en danger. « La démocratie béninoise est en danger depuis le 06 avril 2016 », s’inquiète-t-il, faisant observer que la paix, la stabilité politique et la cohésion sociale qui ont toujours caractérisé le Bénin sont les fruits de la défense des acquis de la Conférence nationale dont les régimes Soglo, Kérékou et Yayi ont fait montre. Dans son intervention, Amos Elègbè a exprimé ses inquiétudes face au système de gouvernance mis en place par le régime du président Patrice Talon. A l’en croire, le principe du « consensus » est le principal fondement de la démocratie béninoise issue de la Conférence nationale. Un principe qui, selon ‘’l’homme de tous les régimes’’, est aujourd’hui en souffrance sous le régime du président Talon. « Quand vous dites que vous avez la science infuse et que vous marginalisez les autres forces politiques, vous mettez la démocratie en danger », a-t-il fait remarquer avant d’ajouter : « Sous le régime du président Talon, l’Etat est utilisé comme un moyen d’enrichissement personnel… et les institutions de la République sont bâillonnées », dénonce Amos Elègbè ; « La démocratie permet à toute les catégories sociales de dire leur mot sur la gestion des affaires publiques et de pouvoir se sentir concernées par ce que l’Etat fait en leur nom… On ne construit pas le bonheur d’un peuple à son insu. On construit le bonheur d’un peuple avec lui, pour lui et par lui », a rappelé le rapporteur du comité préparatoire de la conférence nationale des forces vives de la Nation de Février 1990. Pour lui, le 19 février 1990 nous rappelle le début d’un évènement historique qui a marqué l’histoire du Bénin en particulier. Car, explique-t-il, la Conférence nationale souveraine des forces vives du Bénin est intervenue après 17ans de pouvoir du régime militaro-marxiste léniniste conduit par le feu Général Mathieu Kérékou. Cette Conférence a eu le mérite d’instaurer dans le pays, la démocratie, qui, selon Amos Elègbè, est un régime politique contraire à la royauté.
Yannick SOMALON