Le procès dédié au flagrant délit de trafic de faux médicaments dont le principal mis en cause est l’honorable Atao Hinnouho rentre dans une nouvelle phase. Après la requête du parquet général, à l’endroit de l’Assemblée nationale, pour la levée de l’immunité de l’élu de la 15e circonscription électorale, le procureur de la République, Gilbert Togbonon a mis sous mandat de dépôt hier, tous les grossistes répartiteurs de médicaments qui s’approvisionnaient auprès du député Atao Hinnouho. Ils ont été incarcérés à la prison civile de Cotonou. Il s’agit des responsables des structures Came, Ubphar, Ubipharm, Promopharma (un expatrié européen) et Gapob. Quant au Directeur des pharmacies, des médicaments et des explorations diagnostiques (Dpmed), il est poursuivi pour abus de fonction, parce que censé contrôler le marché et empêcher la commission de ces infractions. Au nombre des charges qui pèsent contre les grossistes, on retient notamment, la vente de médicaments falsifiés, l’exposition et la détention en vue de vente de substances médicamenteuses falsifiées ou toxiques. Les personnes interpellées vont comparaître ce jour lors d’une audience spéciale au Tribunal de première instance de Cotonou.
Rappel des faits…
Les faits remontent au mois de décembre 2017. Tels que relatés à l’époque par le Directeur adjoint de la police judiciaire, le commissaire principal de police Brice Allowanou, dans leur mission de lutte contre la criminalité pharmaceutique, les officiers ont arrêté à Cotonou, le sieur Toviessi Sourou Rock, agent de santé en service à l’hôpital de zone de Sakété, en possession de quarante (40) kilogrammes de faux médicaments qu’il convoyait à Ita Kpaco dans la commune d’Ifangni où se trouve son cabinet de soins privé. Pris dans les mailles de la police, ce trafiquant a fini par collaborer en livrant son fournisseur, qui à son tour, a conduit les officiers au domicile de dame Akinocho Karim Salimatou, épouse de l’honorable Atao Hinnouho. Après perquisition, les dimanche 10 et lundi 11 décembre 2017, les officiers de police ont ramassé plus de 5 camions de faux médicaments dans les domiciles de l’honorable Atao. Depuis lors, le député est en cavale. Le moins qu’on puisse dire aujourd’hui, avec ce rebondissement dans ce dossier, est que l’enquête suit son cours et la justice fait son œuvre.
Arnaud DOUMANHOUN