(Comment la communication autour du dossier Cncb pourrait plomber le projet)
Avec la forte dose de communication qui accompagne la supposée lutte non sélective du chef de l’Etat contre la corruption notamment au Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb), si Antoine Dayori n’est pas encore condamné ou inculpé sur papier, c’est que l’on aura au moins eu le mérite de l’avoir humilié ou saqué son moral en le présentant comme proche du chef de l’Etat ou son premier soutien traqué. L’ancien directeur général du Cncb, le tout premier nommé par Patrice Talon est montré aujourd’hui comme un oiseau mis en cage suite aux interpellations faites après les résultats des audits réalisés dans cette structure portuaire. Si le message à faire passer est la non sélectivité ou de faire croire qu’avec le chantre du Nouveau départ c’est « no pity in business », cela n’est pourtant pas sans risque. Les plus éclairés pourraient vite tirer leur conclusions quand ils vont se dire, mais tiens, je peux me retrouver à la place de Dayori. Surtout les non ouvriers de la première heure, c’est-à-dire les reconvertis de l’autre camp. En effet, dans un contexte ou la demande de levée d’immunité et de poursuite de certains députés et anciens ministres est sur tapis, c’est une communication qui va forcément faire un tic dans les têtes de qui se livreront à ce test grandeur nature dans les semaines ou mois à venir. L’affaire Cncb avec la torture morale réservée à Antoine Dayori avant le match pourrait être un bon prétexte pour la soixantaine de députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) se réclamant soutiens du président de la République. La roue tournant, ne peut-on pas dire, au risque de se tromper, que ce projet de poursuite et de levée d’immunité parlementaire réserve de surprise désagréable ?
Worou BORO